L’encadrement de la publicité, une évaluation du nombre d’audioprothésistes à former, la garantie d’un suivi effectif et des règles professionnelles opposables... ce sont les quatre propositions du SDA pour garantir le succès du 100 % Santé en audiologie. Dans un communiqué paru le 9 novembre 2021, le syndicat s’alarme en effet du détournement de la réforme et d’un « fort risque de dérapage du fait de pratiques opportunistes en totale contradiction avec l’esprit et les objectifs de [cette dernière] ».
Contre les dérives commerciales
Le syndicat avait déjà précédemment alerté sur le développement de stratégies opportunistes suscitées par la réforme. Il réitère son inquiétude à l’égard de « dérapages croissants constatés sur le terrain », ajoutant que « la mise en place de la réforme s’accompagne malheureusement d’une explosion de pratiques publicitaires et commerciales intolérables, puisqu’au détriment de la solidarité nationale ». Selon lui, ces stratégies marketing entraînent des coûts supplémentaires pour l’Assurance maladie et restent contraires « à l’éthique et aux pratiques du secteur de la santé. » Le SDA appelle donc à « un encadrement urgent de la publicité commerciale pour les aides auditives (…) qui ne peuvent être considérées comme de simples biens de consommation. ».
Au vu du succès de la réforme du 100 % Santé et de l’augmentation du nombre de patients équipés – 300 000 personnes supplémentaires en 2021 par rapport à 2019 –, le SDA suggère en outre de confier à l’Observatoire national de la démographique des professions de santé (ONDPS) la mission d’évaluer « le nombre d'audioprothésistes à former afin de maintenir des prestations de qualité ».
Pour des règles opposables
Tout en réitérant son soutien au modèle de rémunération forfaitaire, le SDA souhaite également garantir un suivi effectif pour chaque patient. Ainsi, en complément de la télétransmission des prestations de suivi pour chaque assuré, le syndicat suggère l’envoi par l’Assurance maladie, « 18 ou 24 mois après la prise en charge de l’équipement, d’un questionnaire de satisfaction dont les résultats pourraient être traités par l’Agence technique de l’information de l’hospitalisation (ATIH) », ainsi que l’instauration d’une invitation opposable au suivi biannuel.
Le syndicat évoque enfin « l’urgence de mettre en place des règles professionnelles opposables », portées par les pouvoirs publics, « détaillant les devoirs des audioprothésistes envers les patients et les autres professions de santé, les conditions d’exercice de la profession et les sanctions disciplinaires encourues. » Et d'évoquer au nombre des potentielles instances chargées de l’application de ces règles un éventuel Ordre des audioprothésistes, « comme il en existe un au Québec ».