Dans un communiqué diffusé le 14 septembre 2021, le Syndicat des audioprothésistes (SDA) livre à la fois à un satisfecit devant le succès du 100 % Santé et tire la sonnette d’alarme face à un risque de « stratégies opportunistes ».
Le SDA relève en effet l’« incontestable » succès du 100 % Santé en audiologie, illustré par les données récentes de l’Assurance maladie dévoilant une augmentation historique du nombre de bénéficiaires d’aides auditives et les chiffres record du secteur. « Si la tendance se poursuit, plus de 300 000 français accèderont à un équipement auditif grâce à cette réforme sur l’année 2021 », commente le SDA. Une dynamique à laquelle fait écho la hausse des remboursements des complémentaires, comme le souligne le syndicat, pour qui cette « solvabilisation de la demande (…) témoigne de l’opportunité du 100 % santé ».
Un encadrement « plus strict » des pratiques
Mais, s’il se réjouit de la réussite de la réforme, le SDA alerte, par voie de communiqué, des risques de dérives qu’elle peut susciter. Le syndicat détaille clairement ces « stratégies opportunistes » qui pèsent, selon lui, sur le 100 % Santé : elles consistent à « profiter d’un dispositif de financement pour compenser les efforts sur les marges des professionnels par une dégradation de la qualité des prestations aux patients et par une augmentation artificielle de la dispensation. »
Pour « éviter ces effets d’aubaine », le SDA renouvelle son souhait d’un encadrement plus strict des pratiques : « Le moment est venu de pourvoir la profession d’audioprothésiste, en tant que profession de santé, de règles professionnelles, comme le prévoit expressément le code de la santé publique. » Le syndicat précise au passage que ces règles permettront de donner un cadre à l’information délivrée au public et à la publicité.
Ces règles professionnelles, le SDA en a déjà rédigé les prémices avec le Pr Didier Truchet de l’Université Panthéon-Assas et les a soumis aux pouvoirs publics. Le SDA avance un dernier argument : il juge en effet cette évolution réglementaire « indispensable », alors que « les audioprothésistes [auront] vocation à être davantage sollicités dans l’accompagnement du parcours de soin (…) face aux difficultés d’accès aux médecins prescripteurs ».