À l’essentiel... avec Brandon Sawalich, PDG de Starkey

De visite en France, le PDG américain s’est exprimé sur l’introduction, aux États-Unis, d’une nouvelle catégorie d’aides auditives en vente libre, les OTC. S'il annonce que Starkey « proposera cette option aux professionnels de la santé auditive », il rappelle son engagement pour une meilleure audition.

Propos recueillis par Ludivine Aubin-Karpinski

B. Sawalich Starkey web
Brandon Sawalich, PDG de Starkey Hearing Technologies, dans les locaux de la filiale française à Créteil.

Les États-Unis viennent d’autoriser la vente des OTC. Est-ce une opportunité ou y a-t-il des risques ?

Ces produits existent depuis des décennies aux États-Unis, mais aujourd’hui, elles deviennent une catégorie à part entière. Ce qui se passe aujourd’hui est le fruit d’un long parcours dont l'aboutissement nous semble acceptable. La FDA a publié des règles permettant de protéger les patients des mauvaises informations. Nous serons néanmoins attentifs à suivre l’évolution de tout cela.
Ma seule préoccupation est l’impact que les OTC pourraient avoir sur la réputation des aides auditives si ces produits sont accompagnés du mauvais discours ou de la mauvaise publicité. Aux États-Unis, la satisfaction des patients atteint aujourd’hui le niveau record de 83 %. Nous ne souhaitons pas que ce bon score recule. Le risque est de laisser s’installer la confusion entre une aide auditive adaptée par un professionnel de santé et un amplificateur en plastique qui coûte une centaine de dollars.

Est-ce que Starkey envisage de lancer ses propres OTC ?

Techniquement, nous proposons des OTC depuis des années, car il s'agit de solutions d'entrée de gamme moins chères. Cette nouvelle catégorie étant maintenant définie, Starkey fournira prochainement un produit qui lui correspond et nous proposerons cette option à nos clients professionnels de la santé auditive. Mais nous ne vendrons nos produits ni en pharmacie, ni sur Internet. Nous ne prendrons pas le risque d’une mauvaise adaptation d’un produit Starkey.

Que pensez-vous de l'arrivée de nouveaux acteurs de l'industrie grand public sur le secteur de l'audition ?

Personne ne se rend dans un centre auditif et n'achète un appareillage parce que c'est un Sony ou un Panasonic. Les personnes malentendantes veulent trouver une solution à leurs problèmes auditifs. Qu’est-ce qui les motive à se procurer une aide auditive ? Ce n'est certainement pas un achat d'impulsion. Il y a souvent un élément déclencheur – comme ont pu l’être la pandémie de Covid et le confinement –, qui pousse les patients à se préoccuper de leur perte d’audition et de leur santé auditive. 
Des entreprises du monde de l'optique arrivent aujourd'hui et appliquent les bonnes recettes qui ont fonctionné dans leur domaine. Cela permet de raconter de belles histoires mais ne se traduit pas forcément avec succès dans le secteur de l’audition. Je leur souhaite à toutes le meilleur, quel que soit leur projet. Mais ce n’est pas une course à l’espace. Notre ambition n'est pas d'y participer coûte que coûte mais de permettre aux patients de mieux entendre et de mieux vivre. Donc, nous allons continuer à investir et à nous améliorer pour cela. Rendre l’audition permet de reconnecter les patients à leur environnement familial et professionnel. C’est une vraie gratification et c’est franchement addictif.

Newsletter

Newsletter

La newsletter Audiologie Demain,

le plus sûr moyen de ne jamais rater les infos essentielles de votre secteur...

Je m'inscris