Aides auditives : UFC-Que Choisir livre une enquête en demi-teinte

L’UFC-Que choisir consacre le dossier de son numéro de mars aux aides auditives à l’heure du 100 % Santé, avec l’ambition de s’assurer que la « baisse du reste-à-charge ne se fait pas au détriment de la qualité ». S’il reconnaît l’audioprothésiste comme maillon essentiel de la réussite de la réforme, il n’évite pas l’écueil d’un comparatif… sur mannequin.

Par Ludivine Aubin-Karpinski & Bruno Scala
queChoisir

Satisfecit des audioprothésistes

Selon les conclusions de Que choisir, « le 100 % santé n’est pas une offre au rabais ». Des propos dont s’est réjoui Luis Godinho, président de l’Unsaf : « Ce dossier met en exergue le “rôle central des audioprothésistes dans la réussite de la réforme”. Aujourd’hui il n’y a plus de doute : les audios sont des acteurs de santé qui définissent les meilleures solutions adaptées aux besoins des patients. Notre rôle est d’évaluer, conseiller et accompagner nos patients face aux conséquences de leur déficit auditif. Nous exerçons un métier opérateur-dépendant. L’évaluation confirme la qualité de tous les produits, quelle que soit la solution proposée. mais surtout, que ce sont les réglages qui font la différence ! » Et de préciser : « Les modèles haut de gamme se distinguent par leurs options qui peuvent présenter un intérêt pour les malentendants, à la condition qu’elles soient mises en œuvre par un audioprothésiste compétent. »

Même enthousiasme du côté du Synam : « Dans l’ensemble, l’article est très positif pour la profession, a réagi Marc Greco, président du syndicat. Car il y est précisé qu’au-delà des caractéristiques des aides auditives, c’est l’audioprothésiste qui apporte une valeur ajoutée. L’article aura pour effet d’inciter le patient à entrer dans une démarche d’appareillage. »

Contradictoire des industriels

Si la « copie » convient du point de vue de l’image des audioprothésistes, elle déçoit en ce qui concerne l’évaluation de la qualité des appareils et notamment la méthode suivie par Que choisir pour son comparatif réalisé… sans les réglages d’audioprothésistes (lire l'analyse de Xavier Delerce). Une contradiction que n’ont pas manqué de souligner, entre autres, les fabricants d’aides auditives. En effet, les auteurs de l’article se sont risqués à un exercice hasardeux, celui de l’évaluation et de la comparaison entre des appareils de classe I et des appareils de classe II, réglés pour une presbyacousie classique, en mode automatique, sur mannequin, s’affranchissant ainsi de la nécessaire personnalisation de l’appareillage aux besoins spécifiques des patients par les réglages des audioprothésistes. Un protocole discutable qui ne permet pas de montrer les avantages des aides auditives les plus sophistiquées. « La grande différence des produits de classe II par rapport à la classe I est de disposer d’algorithmes uniques, de programmes spécifiques et de dispositifs automatiques qui, une fois activés par l’audioprothésiste, permettent de répondre avec une grande efficacité aux situations sonores complexes telles que recréées dans l’étude, indique le département audiologie du Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem). Ces options techniques n’ont pas été activées durant les tests. Or, ne pas activer ces dispositifs technologiques revient quasiment à comparer des produits identiques : les résultats trouvés sont donc logiques. »

Dans un communiqué publié le 20 février, le snitem rappelle que « la nouvelle nomenclature résulte de 18 mois de concertation entre les experts des industriels et des pouvoirs publics pour définir l’ensemble des critères permettant une catégorisation des aides auditives en deux classes ». Il ajoute que cette dernière a eu pour conséquence « de mettre fin à la commercialisation de nombreux modèles ne répondant pas aux exigeants critères de la classe I, ce qui marquait un engagement fort des industriels pour faire de cette réforme ambitieuse un succès »

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