Le 5 juin, le Snitem présentera, en partenariat avec l’Ehima, les résultats de l’étude EuroTrak France 2025. Cette enquête, qui parait tous les 3 ans, est une mine d’or d’informations sur le secteur de l’audioprothèse, apportant des données sur les patients, les prescripteurs, les audioprothésistes, etc.
L’une d’entre elles sera tout particulièrement scrutée cette année, c’est la satisfaction des patients. Pour rappel, en 2022, 82 % des personnes appareillées ayant participé à l’étude se disaient satisfaites de leurs aides auditives.
Car, depuis, le 100 % Santé est passé par là (le sondage d’EuroTrak 2022 avait été réalisé en 2021, donc peu de répondants avaient bénéficié de la réforme). Et si la réussite quantitative ne fait plus de doute, on en sait assez peu de la qualité du dispositif. Or, la satisfaction des utilisateurs en constitue très certainement le marqueur principal dans le temps. Le législateur avait pourtant prévu qu’elle serait évaluée. Dans l’arrêté du 14 novembre 2018, il demandait la mise en place de questionnaires de satisfaction, que chaque patient appareillé devait remplir. Mais 4 ans après la mise en place du 100 % Santé, ces formulaires n’ont toujours pas vu le jour... Malgré des promesses diverses du côté de la Direction de la Sécurité sociale ou de la DGOS. Si bien qu’on ne sait toujours pas grand-chose de la qualité du service rendu et de la satisfaction des patients.
L’Ehima va donc combler ce vide. Toutefois, est-il normal que l’évaluation d’une réforme aussi ambitieuse que le 100 % Santé, qui coute des centaines de millions d’euros à la Sécurité sociale et aux complémentaires, repose sur une étude mise en place par un institut privé, à la demande des fabricants d’aides auditives, forcément juges et parties ? Si les données publiées le 5 juin seront évidemment les bienvenues, elles n’en seront pas moins limitées et moins satisfaisantes qu’une évaluation objective et exhaustive de la satisfaction des patients appareillés en France.