Au travail, le bruit aussi représente un danger

À l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, la JNA, qui mène depuis de nombreuses années des actions de prévention sur le thème de la santé auditive, alerte sur les dangers du bruit en milieu professionnel.

Par Bruno Scala

Le 28 avril, c’est la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. L’occasion pour les Nations unies de rappeler les droits fondamentaux des travailleurs. En juin 2022, le concept « d’environnement de travail sûr et salubre » avait été inclus dans les droits et principes fondamentaux de l’Organisation internationale du travail, la branche de l’ONU en charge des questions liées au travail. « Sûr », cela signifie que l'environnement ne doit pas porter atteinte à la santé des travailleurs. Et on est loin du compte : dans le monde, on recense plus de 2,78 millions de décès par an en raison d’accidents du travail ou de maladies professionnelles, ainsi que 374 millions d’accidents du travail non mortels. En France, en 2021, l’Assurance maladie comptabilisait 645 accidents mortels dans le secteur privé uniquement (or agriculteurs).

(c)Medienzunft Berlin_AdobeStock
Parmi les risques professionnels, il y a le bruit. Certes, il ne s'agit pas du plus dangereux, mais tout de même : « En France, 1 000 surdités professionnelles dues aux accidents sonores sont encore décomptées par l’Assurance maladie chaque année », rappelle la JNA, qui saisit l’occasion de cette Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail pour alerter sur la problématique de l’environnement sonore. L’an dernier, l’association avait publié un baromètre réalisé par l’Ifop, en amont de la Semaine de la santé auditive au travail, qui révélait des statistiques préoccupantes (lire notre article Semaine de la santé auditive au travail : le bruit toujours omniprésent). Un travailleur sur deux se disait gêné par les nuisances sonores au travail. Pire, 28 % des travailleurs affectés par le bruit avaient sollicité un arrêt de travail ou avaient envisagé de le faire en raison du bruit. En outre, on sait l’exposition au bruit liée à de nombreux troubles : perte d’audition, perturbation du sommeil, stress...

Devant ce constat, la JNA, qui organise toute l’année des sessions de prévention en entreprises, plaide pour une régulation des expositions sonores « dans tous les secteurs non plus uniquement pour en réduire la pénibilité ou la plainte mais pour préserver la santé et la sécurité des travailleurs. » Et pour cela, la médecine du travail a un rôle clé à jouer. Elle « doit retrouver une place centrale pour préserver le capital humain. La santé auditive s’annonce comme un déterminant clé de l’objectif 8 des Objectifs de développement durable (promouvoir une croissance économique durable dans tous les pays) et c’est pour cette raison que l’association JNA est engagée auprès du mouvement des Nations Unies. »

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