Bas les casques !

Avec les progrès technologiques en termes de télécommunication, l’écoute au casque ou aux écouteurs devient un réel problème sanitaire. La JNA s’est emparé du problème et organise la première Journée sans écouteurs, le 11 mars.

Par Laura Huynh Quang & Bruno Scala
JNA sans casque

Toutes les études sur le sujet le montrent, le port du casque ou des écouteurs est une pratique très répandue. Trop répandue. Et pas uniquement chez les jeunes, comme le souligne l’association JNA. Par exemple, un sondage réalisé par l’Ifop pour la JNA en mars 2020 indique que près d’une personne sur cinq utilise des écouteurs plus de deux heures par jour, et 38 % de une à deux heures. Même constat du côté d’Agi’Son (baromètre Jeunes, musique et risques auditifs, 2020) : un jeune sur cinq interrogés par l’association déclare être adepte de cette pratique au moins 5 heures par jour.

Devant de tels chiffres et dans un objectif de sensibilisation et de prévention, la JNA a décidé d’organiser le 11 mars – lors de la 24e Journée nationale de l’audition – une journée sans écouteurs. Une première ! Le moment est opportun : « Depuis l’arrivée de la Covid-19, il est fort probable que les pratiques d’utilisation des écouteurs se soient intensifiées soit pour suivre les cours et les réunions en distanciel soit pour fuir l’anxiété ambiante, soupçonne ainsi la JNA dans un communiqué. La prochaine enquête Ifop –JNA réalisée pour la campagne du jeudi 11 mars 2021 permettra d’éclairer ce point. »

Il y a une nécessité importante d’alerter la population sur cette pratique, nuisible pour la santé auditive. Les études et sondages sur cette question montrent en effet que les personnes qui utilisent leurs casque ou écouteurs pour écouter de la musique, des films, des jeux en ligne… ont tendance à le faire trop longtemps et trop fort. Le sondage Ifop pour la JNA montre ainsi qu’un quart des personnes interrogées ont pour habitude de pousser le volume à l'excès. En outre, la musique écoutée de cette manière est souvent compressée. Or de récents travaux, réalisés par l’équipe du Pr Paul Avan, suggèrent que la musique compressée affecte la santé auditive (lire « Les animaux exposés à la musique compressée sont vulnérables »).

« Agissons, car si la principale cause d’apparition des surdités et des symptômes acouphènes demeure l’avancée en âge, aujourd’hui les causes de survenue liées à nos comportements sociétaux progressent rapidement, prévient la JNA. In fine ce sont les trajectoires de santé et de vie qui s’en trouvent modifiées. Là où la question de la santé auditive pouvait encore s’aborder après 60 ans, il devient urgent de considérer l’audition comme un biomarqueur à suivre systématiquement dans le suivi de santé des Français de tous les âges. Une approche déterministe des pouvoirs publics est attendue. »

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