Les premières phrases de l’article de Que Choisir sur les aides auditives dans son numéro de février 2022 donnent le ton : « Pour les réglages de base, ceux pris en charge à 100 % font jeu égal avec les appareils plus sophistiqués, moins bien remboursés ». Le magazine se penche en effet de nouveau sur le secteur de l’audioprothèse, après avoir signé en mars 2020 un article qui avait suscité des réactions mitigées des syndicats d’audioprothésistes et du Snitem. Ce nouvel opus livre un nouveau comparatif établi sur la base de tests réalisés en laboratoire entre quatorze aides auditives de classe I et treize autres de classe II. Intelligibilité et qualité d’écoute ont ainsi été mesurées – grâce aux deux indices HASPI (hearing aid speech perception index) et HASQI (hearing aid speech quality index) respectivement – sur des appareils « réglés en mode standard pour une presbyacousie moyenne » dans quatre scénarios d’utilisation : dans la cuisine, en voiture, moteur en marche, au restaurant, dans une salle insonorisée. L’article juge que les appareils de classe I sont de « bonne tenue » et « suffisants pour une presbyacousie classique », n’omettant toutefois pas de préciser que « l’audioprothésiste, lui, travaille à partir d’une évaluation individuelle des capacités auditives, et qu’il peut intervenir finement sur les réglages en fonction des retours de ses patients, au fil des rendez-vous ».
Bref, rien de bien nouveau par rapport à la précédente mouture, que nous commentions déjà il y a deux ans : « Les auteurs de l’article se sont risqués à un exercice hasardeux, celui de l’évaluation et de la comparaison entre des appareils de classe I et des appareils de classe II, réglés pour une presbyacousie classique, en mode automatique, sur mannequin, s’affranchissant ainsi de la nécessaire personnalisation de l’appareillage aux besoins spécifiques des patients par les réglages des audioprothésistes. Un protocole discutable qui ne permet pas de montrer les avantages des aides auditives les plus sophistiquées. »