26 Juin 2025

De nouvelles recommandations pour améliorer le dépistage auditif néonatal

La Haute autorité de santé vient de publier une recommandation concernant le dépistage auditif néonatal. Elle se prononce notamment en particulier sur le type de test à utiliser et le champ du dépistage pour en améliorer encore l’efficience.

Par Bruno Scala et Ludivine Aubin-Karpinski
HAS

C’était un document attendu de tous les professionnels du dépistage néonatal de la surdité. La HAS vient en effet de publier, le 23 juin 2025, une recommandation concernant ce programme de dépistage. Elle statue sur des questions qui suscitent des discussions et des débats au sein de ce microcosme depuis la généralisation de ce programme, en 2015, et établit un cadre d’amélioration du dispositif. Parmi les principales interrogations figurent celle du type de surdités qu’il faut dépister – bilatérales uniquement ou unilatérales également – et du test qu’il faut utiliser pour cela – PEAA ou OEA.

Concernant la première question, la HAS « recommande que le dépistage néonatal de la surdité soit réalisé sur chacune des deux oreilles », autrement dit, que soient dépistées les surdités bilatérales et unilatérales. Elle émet néanmoins des réserves concernant ce dépistage « en raison de l’absence de données sur l’utilité clinique et de l’impact de l’inclusion du dépistage de la surdité néonatale unilatérale ». Elle plaide donc pour l’évaluation du pilotage de ce dépistage, dans les régions où il est déjà en place, « avant son inclusion au programme national de dépistage national ». Surtout, elle n’en fait pas un objectif principal : elle « peut être prise en compte, mais à un second niveau de priorité ».

La HAS se prononce également quant au choix du test. Elle penche pour les PEAA, plus efficaces (notamment pour détecter les neuropathies) mais plus difficiles à réaliser. Elle indique que des OEA peuvent être réalisées « en attendant la généralisation de (...) la formation des professionnels et l’équipement approprié dans les établissements ». Elle plaide aussi pour que soit réalisée une évaluation économique de ces deux méthodes. Comme cela est déjà le cas, elle recommande en outre que les PEAA soient systématiquement utilisés pour le dépistage des nouveau-nés à risque ou prématurés.

Plus généralement, les recommandations de la HAS ne diffèrent pas beaucoup de celles de la Fédération française des acteurs du dépistage auditif néonatal. Le seuil de détection passe à 35 dB – il « permet de dépister un maximum de surdités tout en limitant une surcharge des services d’aval » –, le premier test doit être réalisé à 48 h idéalement (la Ffadan recommandait dès 36 h), le deuxième avant la sortie de la maternité. Si nécessaire, une seconde étape ou T3 doit être réalisée par PEAA au plus tard à un mois d’âge corrigé dans le cas de prématurité et le rendez-vous doit être planifié avant la sortie de l’établissement, « afin d’assurer la continuité du parcours de dépistage ». Il s’agit là d’une nouveauté par rapport au cahier des charges de 2014, mais qu’une majorité de maternité avaient instaurée. Pour les nourrissons qui n’ont pas bénéficié d’un dépistage de la surdité ou qui sont nés dans des contextes atypiques (sorties précoces, naissances à domicile), la HAS recommande la réalisation « le plus rapidement possible » d’une étape de rattrapage, par PEAA également. La HAS recommande enfin que l’étape diagnostique soit réalisée idéalement à un mois et avant l’âge corrigé de trois mois, pour les enfants présentant un résultat non concluant à T3 ou au test de rattrapage.

La formation des professionnels de santé impliqués n‘a pas été oubliée. Son renforcement figure parmi les recommandations de la HAS. Elle doit porter « tant sur les aspects techniques que sur les aspects relationnels, en particulier sur la délivrance de l’information aux familles » et ce, dès les consultations prénatales du troisième trimestre. L’instance suggère également le développement de supports adaptés aux différents publics et insiste sur l’importance de « présenter la séquence de tests comme un processus global de dépistage ».

À noter que plusieurs questions n’ont pas été étudiées dans le cadre de cette recommandation, notamment le dépistage génétique et le financement de ce programme.

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