Alors que le dépistage auditif néonatal est universellement reconnu comme essentiel pour limiter les conséquences de la surdité pédiatrique, la France a été un des derniers pays industrialisés à le systématiser en 2015.
Depuis sa généralisation, un seul bilan national a été réalisé par Santé publique France en 2019. Bilan partiel car, en fonction des régions, les protocoles, les organisations et même les marqueurs statistiques s’avéraient différents, du fait de l’importante liberté laissée aux régions dans la mise en œuvre de ce programme national de santé.
En l’absence de coordination nationale, des acteurs de ce dépistage ont décidé de se réunir au sein d’une association, la Ffadan (Fédération française des acteurs du dépistage auditif néonatal). Le but était de dresser un état des lieux objectif des différentes organisations en région, puis d’être force de proposition afin d’améliorer le dispositif à l’échelle nationale et d’évoluer vers une réelle harmonisation des pratiques et des indicateurs statistiques.
Au-delà de la controverse sur les outils du premier test – OEAP ou PEAA – et de la nécessité d’une deuxième étape (test T3) dans le mois suivant la sortie de maternité, des points restent en suspens : notamment le besoin de former les personnels en maternité, la place de la génétique ou encore la question de l’élargissement du dépistage aux surdités unilatérales.
La Ffadan relève également les problématiques du mode de financement actuel, malheureusement non fléché au sein des établissements de santé, l’insuffisance des moyens dédiés au suivi ainsi que l’absence d'un « pistage » efficient. C’est probablement, à l’heure actuelle, l’une des pierres d’achoppement de ce dépistage.
Nous espérons que les propositions à venir de la HAS iront dans le sens des professionnels de santé, et qu’elles seront prises en compte par la DGS.