Délais de RDV en ophtalmologie : des progrès manifestes

Ce sont des résultats exemplaires qu’a présentés le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) dans son baromètre 2023 sur les délais de rendez-vous en ophtalmologie, réalisé en septembre par l’institut CSA. Malgré des effectifs en berne, avec près de 30 % de départs à la retraite au cours des six dernières années, et une augmentation des besoins, le délai médian pour obtenir un rendez-vous non urgent avec un ophtalmologiste a encore baissé pour la cinquième année consécutive, passant de 28 à 21 jours (par téléphone + Internet) entre 2022 et 2023, soit une amélioration de 25 %, et de 68 % depuis 2017. « Du jamais vu », se félicite Thierry Bour, le président du Snof.

Comment les ophtalmologistes ont-ils fait pour réduire ces délais d’attente et améliorer l’accès à leurs cabinets ? « Cette baisse continue (…) confirme l’efficacité des mesures développées par la filière visuelle pour garantir une prise en charge fluide et sécurisée des patients et ce malgré la hausse de la demande de soins », indique le Snof, dans un communiqué. Parmi ces mesures figure le développement rapide du travail aidé chez les ophtalmologistes libéraux ces dernières années et plus globalement d'une délégation de tâches vers les autres professionnels de santé de la filière – orthoptistes et opticiens. Le recours à des équipes pluriprofessionnelles d’orthoptistes et d’assistants médicaux est ainsi passé de 34 % en 2015 à 78 % en 2023 (et même à 94 % chez les ophtalmologistes de moins de 40 ans).

Ces résultats montrent que la coopération entre spécialistes et paramédicaux est possible et efficace. Le Snof estime en effet que ce modèle de soins est « déclinable dans d’autres spécialités » pour « apporter une solution progressive aux difficultés d’accès aux soins sur les plans géographiques et temporels ». Le syndicat entend d'ailleurs poursuivre ses efforts au travers de six priorités, parmi lesquelles « l’optimisation de la coordination avec les orthoptistes et les opticiens », « en faveur d’un parcours de soins visuels éthique ». Il évoque l’amélioration du renouvellement des équipements optiques chez l’opticien, « sous condition d’un vrai échange d’information » et l’instauration d’un dispositif de règles professionnelles pour les opticiens et les orthoptistes.

Pour en savoir plus, lire notre dossier Travail aidé, télémédecine... les bonnes idées de l'optique.