La Drees a publié le 15 septembre un rapport concernant les dépenses de santé en 2020 et celles-ci n’ont augmenté que de 0,4 % par rapport à 2019. Ce rythme de croissance est le plus faible jamais observé depuis 1950.
Parmi les biens médicaux, les dépenses en appareils auditifs sont les plus affectées par la crise sanitaire et le premier confinement. Elles connaissent la plus importante chute, causée notamment par la fermeture des centres auditifs lors du premier confinement. Alors que les autres dépenses se stabilisent dès juin 2020 à leur niveau d’avant la crise, celles relatives aux appareils auditifs connaissent une hausse de 28 % entre janvier 2020 et le second semestre de la même année. Ces dépenses représentent 12 % de la consommation de soins et bien médicaux (CSBM) en 2020, hors produits d’optique. La dépense a légèrement progressé depuis 2019 (+1,9 % en 2020 et + 0,2 % en 2019) mais à un rythme bien plus lent, puisque la moyenne annuelle était de + 6,2 % en 2011 et 2018. La Drees explique ce ralentissement par l’instauration du 100 % Santé et des prix limite de vente en 2019 qui aurait ralenti la croissance. Ces chiffres restent sans surprise, et en accord avec les données déjà fournies par l’Assurance maladie et le Snitem (voir notre article dans AD13 Malgré la crise, le secteur maintient sa croissance).
Les dépenses en appareils auditifs du panier 100 % Santé atteignent 75 millions d’euros sur un total de 1,3 milliard d’euros (classe I et classe II réunies), soit 5,9 %, mais cette classe représente 12,1 % du nombre d’appareils vendus. Les ménages remboursent 15 % des dépenses en audioprothèses pour un appareil de classe I, un montant qui deviendra nul avec les données de 2021 et la mise en place complète de la réforme du 100 % Santé. Les ménages prennent en charge de 61 % des dépenses relatives aux appareils de classe II. Un important reste à charge imposé par les organismes de remboursement qui délaissent fortement les aides auditives en tarif libre.
La légère augmentation des dépenses de santé s’explique notamment par la crise sanitaire. Elles se révèlent très disparates en 2020 : les soins hospitaliers ont augmenté de 3,7 %, alors que les dépenses de soins ambulatoires ont diminué de 2,5 %.