Nous découvrons le siège d’Oticon, situé à Smørum, à une trentaine de kilomètres de Copenhague, sur le site de Kongebakken – « la colline du roi » en danois –, appelé ainsi car s'y trouve la sépulture du roi Svend, ancien monarque danois. Les lieux surplombent les environs, dans un cadre verdoyant et dégagé. Environ 1 500 personnes travaillent ici, sur près de 37 800 m2.
Les différents services se répartissent entre trois bâtiments, dont le plus ancien a été construit en 2000 par Intel mais jamais utilisé par le constructeur et investi par Oticon en 2005. On y trouve la R&D, le marketing, les finances, les ressources humaines, les opérations commerciales, Audika... mais également le laboratoire où sont menés les tests de fiabilité des appareils, un atelier d’outils et six « sound studios ».
L’architecture de l’ensemble fait la part belle à l’espace et à la lumière ; l’organisation des bureaux ou salles de réunions doit permettre la libre circulation des idées.
Actuellement, la marque travaille sur trois axes prioritaires : « Notre capacité à améliorer la compréhension de la parole dans le bruit, à amplifier les sons pour rendre de plus en plus d’informations audibles et prévenir la production de Larsen, explique Thomas Behrens. En outre, nous travaillons de plus en plus avec Microsoft, Google, Apple, afin de faire évoluer ce que nous pouvons offrir aux personnes malentendantes en termes de connectivité. »
Autre champ en plein essor, l’IA, que le fabricant utilise « pour Oticon Intent, mais également pour les futures générations d’aides auditives, pour aider les personnes souffrant de problèmes auditifs à être plus engagées dans leur communication et avec moins d’effort. L’IA permet aux audioprothésistes une meilleure personnalisation de leurs services en apportant le bon traitement à la bonne personne, au bon moment. »
Oticon produit ses propres puces, développées spécifiquement pour traiter les signaux sonores et intégrer l’IA appliquée à l’audiologie. Elles sont conçues au siège et fabriquées à Taiwan, puis assemblées à l'amplificateur à Ballerup au Danemark. Elles sont ensuite envoyées en Pologne pour l’assemblage final.
Les aides auditives Oticon Intent reposent sur la puce de dernière génération Sirius, qui contient 154 millions de transistors dans trois minuscules puces, toutes personnalisées et logées dans un module de moins de 30 millimètres cubes, nous explique Povl Koch, officier principal senior des nouvelles technologies.
« Nos puces constituent le cœur de nos aides auditives, précise-t-il. Elles prennent en charge non seulement les microphones, le haut-parleur et le Bluetooth, mais aussi des processeurs DSP avancés pour un traitement audio à la pointe de la technologie. Chaque nouvelle génération doit pouvoir présenter des capacités de calcul bien plus puissantes que les précédentes. »
« À chaque génération d’aides auditives, le design change, donc il nous faut des nouveaux outils », nous explique le senior manager. L’atelier fabrique plus de 70 outils d’injection par an uniquement pour le développement (pour les prototypes d’aides auditives). Ils font appel à trois grands procédés : l’impression 3D, le microfraisage et l’injection plastique.
Ces prototypes pourront être utilisés pour les tests de chute, de corrosion (sueur) et de Larsen (audiologie). Au total, une aide auditive subit 120 tests de fiabilité.