Il s’agit de la première cause non génétique de surdité. La HAS vient de publier une recommandation demandant au ministère de la Santé de mettre en place un dépistage systématique de l’infection au CMV chez les femmes enceintes dont le statut sérologique est inconnu ou négatif. Son avis était attendu et il devrait mettre fin au débat concernant sa généralisation. Cette infection, lorsqu’elle est contractée pendant la grossesse peut entrainer d’importantes séquelles chez les enfants à naitre. Mais son dépistage, au niveau national, pourtant réclamé de longue date par le corps médical, est appliqué de manière hétérogène sur le territoire, conduisant à des inégalités de prise en charge, et ne faisait pas l’objet de recommandation. Au contraire, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) s’était prononcé par deux fois – en 2018 puis en 2023 – contre sa mise en œuvre, faute d’éléments suffisants pour en démontrer le bénéfice.
Or, comme l’indique la HAS dans son avis, les connaissances ont évolué, comme les « attentes sociétales ». L’instance demande qu’un suivi et une collecte de nouvelles données soient mis en place, et précise que sa recommandation devra faire l’objet d’une réévaluation au bout de trois ans, « sur la base de données qui devront avoir été recueillies d’ici là ».
Rappelons, comme l’indiquait la Pr Natacha Teissier, cheffe du service d’ORL pédiatrique de l’hôpital Robert-Debré à Paris, dans un précédent article, que l’infection congénitale serait responsable « d’une surdité sur 2 000 naissances et de 20 % des surdités congénitales ».
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