Le 13e colloque de l’Afrépa

La Ville rose a accueilli le 13e colloque de l’Afrépa vendredi 8 et samedi 9 septembre. Une nouvelle édition placée, comme chaque année, sous le signe de la pluridisciplinarité mais aussi de l’ouverture à l’international. Morceaux choisis.

Par Ludivine Aubin-Karpinski
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Ce 8 septembre 2023 s’ouvraient la coupe du monde de rugby et le 13e colloque de l’Afrépa. Le rendez-vous annuel de l’Association francophone des équipes pluridisciplinaires en acouphénologie, qui s’est tenu sur deux jours à Toulouse, au centre de congrès Pierre-Baudis, a accueilli cette année près de 450 participants. Une affluence dont se sont félicités, lors de leur discours d’introduction, le Pr Hung Thai-Van, président de l’association, et la Dr Marie-José Fraysse, présidente de cette 13e édition. Celle-ci a tenu à souligner à cette occasion qu’il était « particulièrement enrichissant de pouvoir compter sur la pluridisciplinarité dans la prise en charge des acouphènes avec les audioprothésistes, les psychologues et les sophrologues, dans un contexte de pénurie d’ORL ».

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Les membres du bureau de l’Afrépa, réunis dans le hall du centre de congrès Pierre-Baudis : au second plan, Arnaud Norena, Paul Viudez, Hervé Bischoff, Vincent Loche, Philippe Fournier et Ophélie Lepingle ; au premier plan, Livia Moati, Marie-José Fraysse, Hung Thai-Van et Patricia Grévin (il manque sur la photo Matthieu Del Rio et Damien Bonnard). L’association est plus que jamais dynamique et continue d'essaimer : de nouvelles équipes pourraient bientôt voir le jour à La Réunion, en Grèce et en Arabie Saoudite. « Nous comptons de plus en plus de jeunes professionnels lors de nos colloques, notamment audioprothésistes et psychologues, se réjouit MarieJosé Fraysse. Et nous travaillons également, aux côtés de France Acouphènes et du CNP d’ORL, avec la HAS, à la rédaction de recommandations pour la prise en charge du patient acouphénique. Les choses bougent. »

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L'invitée d'honneur de cette édition était l’Américaine Susan Shore, papesse de la recherche sur les acouphènes somatosensoriels. Souffrant du Covid, celle-ci n’a finalement pas pu se déplacer mais les congressistes ont néanmoins profité de son intervention, enregistrée au préalable, concernant ses travaux sur la stimulation bimodale. « Après une première étude très prometteuse en 2018, les nouveaux travaux de Susan Shore sont très encourageants, a commenté Marie-José Fraysse. L’essai randomisé, en double aveugle a porté sur une cohorte plus importante, de 90 patients souffrant d’acouphènes somatosensoriels. La spécificité de son approche repose sur le bon décalage de temps – de quelques millisecondes – entre la stimulation électrique, avec des électrodes placées au niveau cervical, et la stimulation auditive. L’étude montre l’efficacité de ce dispositif, nommé Auricle, qui permet une diminution significative de la perception de l’acouphène, mesurée grâce au questionnaire TFI, chez les patients traités versus le groupe contrôle. On peut maintenant espérer une mise sur le marché rapide aux États-Unis. Pour la France, il faudra attendre encore un peu. Mais tout cela est enthousiasmant. La recherche avance et permet de soulager de plus en plus les patients qui souffrent de ce symptômemaladie. » (sur ce sujet, lire l’article Stimuler le cerveau pour atténuer l’acouphène)

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Les participants ont découvert un programme varié et dense, entre ateliers et conférences. Les acouphènes somato-sensoriels, l’hyperacousie, l’appareillage et l’implant cochléaire dans la maladie de Menière ou encore les acouphènes pulsatiles sont autant de thèmes abordés lors de l'événement. Cette année, l'édition était tournée vers l’international avec la participation de nombreux orateurs venus de l’étranger : Sarah Michiels (Belgique) – « elle a publié avec son équipe un consensus sur les critères diagnostiques des acouphènes somatosensoriels », détaille Marie-José Fraysse –, Robert Levine (Israël), « le premier à avoir décrit les acouphènes somatosensoriels », Sven Vanneste (Belgique), « très investi dans la compréhension des phénomènes corticaux via la neuro-imagerie fonctionnelle et qui s’intéresse au lien entre acouphènes et neuro-inflammation », ou encore Philippe Fournier (Canada), « avec lequel nous avons notamment mis en place l’étude sur l’utilisation de la thérapie sonore pour les surdités légères avec acouphènes invalidants ».

Remerciements à Mélanie Harichaux

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