On le sait, les complémentaires sont le principal financeur de la réforme du 100 % Santé. Et mécaniquement, comme le rapport Les dépenses de santé en 2023 de la Drees l’a récemment montré, cette contribution augmente, du fait notamment de l’augmentation des ventes d’appareils de classe 2, que les complémentaires prennent mieux en charge que l’Assurance maladie.
Problème : les complémentaires santé usent de cet argument, entre autres, pour justifier les augmentations de cotisation. Une stratégie qui ne plait pas au SDA. Le syndicat rappelle, dans son communiqué, que l’audiologie ne représente pas grand-chose dans les dépenses totales des complémentaires santé : 3 % (1 milliard d’euros sur 30,9, consacrés à la consommation de soins et biens médicaux).
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Autre grief du SDA envers les complémentaires : la prise en charge de la classe 2, que le syndicat juge parfois à rebours de la logique de la réforme, quand certains contrats prennent moins bien en charge la classe 2 – pour laquelle seul le ticket modérateur doit obligatoirement être remboursé – que la classe 1, qu’elles doivent prendre en charge à hauteur de 950 €. « En faisant ainsi, les complémentaires pratiquent l’antisélection, en incitant les personnes âgées et fragiles, qui leur coutent cher par ailleurs, à aller vers d’autres complémentaires », analyse Brice Jantzem, président du SDA. Selon lui, cette situation est illogique : « Nous souhaiterions que les complémentaires prennent en charge les appareils de classe 2 à hauteur de 950 € minimum, on aurait alors un reste à charge nul pour la classe 1 et un reste à charge maîtrisé pour la classe 2. »
Avec cette annonce, le SDA souhaite anticiper les prochaines négociations du 100 % Santé. Aujourd’hui, toutefois, rien n’est planifié en ce sens, nous a récemment confié l’Assurance maladie, et le comité de suivi mis en place suite à la réforme ne s’est d’ailleurs pas réuni depuis l’ère François Braun, l’instabilité politique n’aidant pas.