Le bruit dans l’Hémicycle peut atteindre, lors de certains débats, des niveaux potentiellement dangereux pour la santé auditive des parlementaires. Mais le fait d’y être exposés ne signifie pas nécessairement une pleine conscience des enjeux. Afin de les sensibiliser à l’importance de tester son audition et de la préserver, le député François Gernigon, avec le soutien de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a invité l’Association nationale de l’audition (ANA) et la Fondation pour l’audition (FPA) à tenir un stand au sein du Palais Bourbon, le 12 mars, veille de la Journée nationale de l’audition. « C’est l’occasion pour les députés de prendre connaissance de nos préoccupations en matière de santé auditive et de handicap afin qu’ils s’emparent de ces sujets au sein de leurs territoires et que ces derniers irriguent les futurs débats », a commenté Denis Le Squer, directeur général de la Fondation pour l’audition, présent lors de l’évènement. Sébastien Leroy, porte-parole de l’ANA, souhaite de son côté que cette action « invite les politiques à revoir leur façon d’appréhender l’audition et les problèmes auditifs et interroge la prédominance de l’axe curatif de notre système de santé ainsi que la persistance d’iniquités en matière de santé auditive ».
Cette action a également été l’occasion pour la FPA de présenter en avant-première son kit de sensiblisation « Dialogues en collectivités », destiné à « les aider à prévenir et agir pour la population sur les enjeux de l’audition et des surdités, les outiller pour contribuer à l’insertion sociale sur les territoires ».
Le même jour, le député François Gernigon a interpellé Yannick Neuder, le ministre de la Santé, lors des Questions au gouvernement : « Quelle action le gouvernement envisage-t-il de mettre en place pour faire de la santé auditive une véritable priorité de santé publique et renforcer la prévention auprès de l’ensemble des Français ? », l’a-t-il interrogé, avant d’indiquer que « cela passait également par la création d’un ordre des audioprothésistes, conformément à la proposition de loi que je viens de déposer ». Le ministre a salué l’initiative du député d’organiser cette journée de dépistage qui a mis « en exergue le fléau que représentent les troubles de l’audition ». Puis, il a rappelé la réforme du 100 % Santé qui « prévoit une juste prise en charge des prothèses auditives » et l’existence du dépistage néonatal des troubles de l’audition, « qui ne touchent pas que les personnes âgées » et a indiqué être « fortement mobilisés, avec Élisabeth Borne, pour réarmer notre médecine scolaire » – notamment pour prévenir des méfaits d’une écoute trop longue à des niveaux trop forts. « C’est aussi une action interministérielle, avec Agnès Pannier-Runacher, car il y a des facteurs environnementaux, mais surtout prévoir des bilans de prévention à tous les âges au sein de la médecine du travail, a indiqué Yannick Neuder. Ce sujet nous invite à prendre à bras-le-corps les sujets de prévention, ce que nous allons faire dans ce PLFSS ».
Tout un symbole : les parlementaires ont, le même jour, adopté à l'unanimité la suppression de la disposition discriminatoire qui prévoit que certains votes se déroulent par « assis et levé ». La proposition de modifier le règlement émanait du député Sébastien Peytavie, lui-même en fauteuil roulant, et de la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, à l'occasion du vingtième anniversaire de la loi de 2005 sur le handicap.