17 Octobre 2025

L’implant cochléaire à l’orée d’une nouvelle ère

Le dernier webinaire de la SFA a été l’occasion pour le Pr Philippe Lefèbvre (CHU de Liège) de revenir sur les avancées récentes de l’implantation cochléaire : l’insertion robotisée du porte-électrodes et, surtout, l’avènement d’un implant entièrement inséré sous la peau dont l’ORL a réalisé les premières chirurgies.

Par Stéphane Davoine
sfa

Quel chemin parcouru depuis l’apparition dans les années 1970 des premiers implants cochléaires et de leurs énormes processeurs… que l’on devait parfois faire reposer sur les genoux ! En cinquante ans, les modèles ont profité tant d’une miniaturisation de la technologie que d’un décuplement de leurs performances. L’implant cochléaire a ainsi changé la vie des personnes qui présentent des surdités sévères à profondes et pour lesquels la stimulation acoustique est inefficace ou insuffisante. « On pourrait d’ailleurs exprimer le critère d’indication de l’implant en disant qu’il s’adresse à tout patient pour lequel une aide auditive bien réglée ne permet pas un bénéfice suffisant en termes d’intelligibilité de la parole », a observé Philippe Lefèbvre, chef du service ORL du CHU de Liège.

Insertion atraumatique

Minimiser le traumatisme causé par l’insertion du porte-électrodes dans la cochlée est une préoccupation constante afin de limiter la dégradation des cellules sensorielles encore fonctionnelles. Cette préservation de l’audition résiduelle a notamment trouvé une traduction dans le développement de porte-électrodes moins traumatiques. Plus récemment, c’est la procédure chirurgicale qui a bénéficié de la mise au point par le Français Collin Medical du RobOtol. « Ce robot permet une insertion du porte-électrode extrêmement lente, régulière et précise ce qui limite les à-coups inhérents à la procédure lorsqu’elle est réalisée manuellement », a rappelé le Pr Lefèbvre. La littérature a d’ores et déjà mis en évidence divers avantages liés à cette insertion robotisée. « Au-delà d’une préservation de l’audition résiduelle plus efficace, l’utilisation du robot conduit à une moindre manifestation de la fibrose et à des résultats supérieurs en termes d’acquisition de la parole par le patient, ce qui est probablement lié à une meilleure conservation des structures neuronales de l’oreille », a résumé l’ORL.

Prometteur TICI

Plus encore peut-être que les aides auditives – désormais quasiment invisibles –, l’implantation cochléaire pâtit de la stigmatisation sociale en raison de la proéminence de sa partie externe. Un obstacle en passe d’être éliminé avec le TICI (Totally Implantable Cochlear Implant) de MED-EL. Toutes les composantes de ce nouvel implant – y compris le microphone – sont insérées sous la peau. Un dispositif que Philippe Lefèbvre a présenté en connaissance de cause puisqu’il a réalisé trois des six premières chirurgies qui ont donné lieu à une évaluation préliminaire du dispositif (*). « Nous avons montré que le TICI permet une intelligibilité de la parole dans le silence et dans le bruit similaire à celle d’un implant doté d’un processeur externe, a expliqué le chirurgien. Les patients s’adaptent facilement aux bruits corporels – respiration, mastication – que capte le microphone ». Des résultats prometteurs qui devraient durablement impacter l’industrie de l’implant cochléaire et les futurs produits des autres fabricants. Une nouvelle ère s’ouvre.

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