La 45e édition du congrès des audioprothésistes se tiendra les 21 et 22 mars, au Palais des congrès de la Porte Maillot, à Paris. Quelles en seront les nouveautés et les temps forts ?
Stéphane Gallégo : Le congrès organisé par le SDA est l’occasion de rassembler l’ensemble des acteurs de la profession : audioprothésistes salariés et indépendants, fabricants, syndicats, associations, étudiants… et il s’ouvre cette année également aux assistants, ce qui est une première pour un congrès en audioprothèse ! Une journée entière, avec des sessions spécifiques et une salle dédiée, leur est consacrée. Pour le reste, nous conservons la formule des années passées : conférences de 20 minutes, ateliers d’1h30 limités à 30 personnes, et des temps de pause pour visiter les stands du salon… Tout cela dans le but de découvrir les innovations technologiques en audiologie mais également tous les outils pratiques de la profession : gestion, comptabilité, assurances, logiciels informatiques... Trois tables rondes permettront de discuter de l’actualité politique. Notre rendez-vous annuel propose donc une vision à 360° de la profession dans son ensemble. C’est ce qui nous distingue des deux autres évènements phares en audiologie que sont les EPU et les Assises d’audioprothèse, et c’est cela qui nous rend complémentaires.
La Dr Marie-José Fraysse, vice-présidente de l’Afrépa, nous fera l’honneur d’inaugurer cette édition. Nous présenterons une étude multicentrique, menée par l’Afrépa, qui a montré un impact très positif de l’appareillage chez les patients acouphéniques présentant des surdités légères. C’est une question d’actualité puisqu’un travail, qui devrait aboutir en 2025 sur les recommandations de la prise en charge des acouphènes invalidants, est en cours à l’HAS. Nous espérons que tout cela permettra de relancer une discussion sur le remboursement de l’appareillage pour ces patients qui sont les grands oubliés de la loi santé. Le rapport de la HAS devrait être publié cette année.
Pourquoi avoir ouvert le congrès aux assistants cette année ?
C’était en réflexion depuis deux ans déjà, car le SDA souhaite que cette profession s’organise pour devenir un métier à part entière, avec un diplôme reconnu. Et cela se concrétise cette année, dans la foulée de l’ouverture de la première formation qui leur est destinée, à Lyon. Les assistants jouent un rôle très important dans un centre d’audioprothèse : ils sont en première ligne de la relation avec le patient et représentent souvent la référence dans le centre d’audioprothèse. Ce phénomène s’accentue car les rendez-vous des audioprothésistes se multiplient et leur charge de travail augmente. On ne peut toutefois pas tout déléguer aux assistants, certains actes étant réservés aux audioprothésistes… Des dérives ont pourtant été observées. Il est important que les rôles de chacun soient bien clarifiés et que les assistants soient informés des bonnes pratiques. Cela contribue à mieux encadrer notre profession, au sens large, et cela bénéficie in fine aux patients. Une table ronde est justement consacrée au rôle et à la formation des assistants, et différentes séances plénières de 20 minutes porteront plus spécifiquement sur certains de leurs rôles. Nos partenaires sur le congrès sont d’ailleurs tous très contents de cette ouverture.
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Certaines enseignes se désengagent du salon. Qu’est-ce que cela traduit ?
Cela reflète des points de vue différents avec les patrons de ces enseignes. Nous ne partageons pas la même vision de l’évolution du marché et de ses objectifs et même sur d’autres sujets tels que l’importance d’un ordre des audioprothésistes, auquel nous sommes très favorables. Cela n’a rien d’inquiétant pour le SDA ou pour l’avenir du congrès, et cela n’empêche pas les audioprothésistes de ces enseignes de s’inscrire à cette édition.