Pour que la santé auditive soit enfin au cœur de la politique de santé publique

À l'occasion de la Journée Nationale de l’Audition, nous, Fondation Pour l’Audition, Journée Nationale de l’Audition, France Acouphènes, parlementaires, professionnels de l’audition et représentants de personnes concernées, demandons aux pouvoirs publics d’agir sans plus attendre pour que la prévention de la perte de l’audition, des acouphènes, et de l’hyperacousie soit une réalité.

Par la Fondation Pour l’Audition, la Journée Nationale de l’Audition et France Acouphènes
tribune JNA FPA FA

Selon l’Inserm, un adulte sur quatre est concerné par une forme de troubles de l’audition, en France. L’audition, parce qu’elle concerne toutes les générations, doit être au cœur des engagements d’une politique de santé publique ambitieuse. Ainsi, nous demandons aux pouvoirs publics de lancer une campagne nationale de sensibilisation, de mettre en place un dépistage systématique de l’audition à 50 ans, d’intégrer la santé auditive dans « Mon bilan de prévention aux quatre âges clés de la vie » déployé par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, et enfin, de considérer les acouphènes et l’hyperacousie comme un handicap afin d’avoir accès à une prise en charge appropriée.

Ces actions sont essentielles pour prévenir la perte de l’audition, les acouphènes et l’hyperacousie.

Les récentes données de la littérature montrent que toutes les générations sont concernées par les troubles de l’audition. Des chiffres alarmants devraient pourtant nous interpeller : un jeune sur deux dans le monde s’expose à des niveaux sonores dangereux pour son audition (volume trop important au casque pour l’écoute de la musique ou la pratique de jeux vidéo, concerts et boîtes de nuit). C’est pourquoi il est nécessaire de sensibiliser la population à la préservation de son capital auditif et au suivi de sa santé auditive tout au long de la vie.

Pour assurer une prise en charge efficace, il est essentiel de les repérer très précocement. Tout retard dans la prise en charge a un fort retentissement sur la qualité de vie, tant sur le plan social, familial et professionnel que sur l’état de santé en général. Chez l'enfant, une surdité non accompagnée a un impact sur le développement du langage oral et sur son bien-être. Chez l’adulte et la personne âgée, elle retentit sur la communication, les relations sociales et la santé (dépression, déclin cognitif, démence).

Les acouphènes et l'hyperacousie, notamment, sont des symptômes préoccupants, affectant de 15 à 18 millions de personnes en France1. Les acouphènes, qui sont souvent accompagnés d’autres troubles comme des vertiges, des migraines ou encore des troubles anxiodépressifs, ont un impact significatif sur la vie quotidienne. Cela entraine des conséquences sur la santé mentale et la vie professionnelle, avec des coûts sociaux et individuels importants, estimés à 11,8 milliards d’euros par an2. Malheureusement, les acouphènes et l’hyperacousie ne sont pas toujours considérés comme un handicap, ce qui limite l'accès à une prise en charge appropriée.

L’inaction est coûteuse en termes de santé et de bien-être des personnes touchées par un trouble de l’audition. Elle l’est également d’un point vue financier et économique, compte tenu des pertes financières découlant de l’exclusion de la communication, de l’éducation et de l’emploi des personnes concernées. Au contraire, le Rapport Mondial de l’audition de l’OMS (2020) a démontré qu’investir dans les soins de l’oreille et de l’audition était rentable pour nos sociétés.

Nous sollicitons donc les pouvoirs publics afin qu’ils se saisissent dès aujourd’hui de cet enjeu de santé publique.

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