Première mondiale : un porte-électrodes périmodiolaire insérée par robot

Le Robotol, robot chirurgical développé par la société Collin, est désormais compatible avec tous les implants cochléaires du marché. Il était déjà capable d’insérer des porte-électrodes droits, chez des adultes et des enfants, depuis plusieurs années – les premières insertions remontent à 2019. Il est aujourd'hui en mesure d’insérer des modèles périmodiolaires, et notamment celui développé par Cochlear, le CI632. Début juin, les équipes ORL parisiennes des hôpitaux de La Pitié-Salpêtrière (Yann Nguyen) et Robert-Debré (Thierry Van Den Abbeele) ont en effet réalisé, dans la même semaine, sur un adulte et sur un enfant, la « première insertion entièrement robotisée d’un porte-électrodes périmodiolaire », explique le Pr Yann Nguyen. C’est le fruit de « deux à trois ans de travaux qui ont débuté sur des pièces anatomiques », explique le chirurgien de La Pitié, dont les travaux ont fortement contribué au développement du Robotol, depuis une quinzaine d’années. 

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Pour réaliser cette première mondiale, il a fallu développer un nouvel outil. « Avec les implants droits, la pièce qui tient le porte-électrode est passive, rapporte Yann Nguyen. Là, il a fallu développer un outil actif, qui se coordonne avec le mouvement du robot. » L’implantation du porte-électrodes périmodiolaire CI632 (comme son prédécesseur le CI532) présente en effet une spécificité : cet implant est préformé (courbé) afin de mieux épouser la forme de la cochlée, et plus fin. L’objectif est une insertion moins traumatique. La contrepartie de cette finesse, c’est que le porte-électrodes s’accompagne d’une gaine qu’il faut enlever pendant l’insertion. « C’est un geste à deux mains, tandis qu’une seule est nécessaire pour insérer les implants droits », illustre l’ORL. 

(c) Cochlear

La prouesse ouvre de nouveaux marchés à la société Collin, dans les pays où le CI632 est préférentiellement implanté par rapport à d’autres modèles, comme en Espagne ou en Australie. En France, le CI632 représente environ 10 % des implants posés en 2024.