Alors que le gouvernement a lancé deux chantiers majeurs, le « Ségur de la Santé » et la stratégie « Vieillir en bonne santé 2020-2022 », avec, en perspective, la possible création d’une nouvelle branche de la Sécurité sociale portant sur un « 5e risque », l’Unsaf insiste sur la nécessité de placer les personnes âgées au cœur des préoccupations de santé publique et rappelle le rôle actif de la profession dans la prévention de la perte d’autonomie.
Selon le syndicat, « la crise sanitaire a mis en évidence la relégation des personnes âgées. Celle-ci débute fréquemment par la perte d’autonomie auditive, un facteur majeur de désocialisation, de fragilité (...) et d’isolement ». Ainsi, l’Unsaf affirme son plein et entier soutien aux mesures concernant le repérage et la compensation du déficit auditif (lire notre article Autonomie et audition : vers un repérage « universel »).
La Fédération nationale des étudiants en audioprothèse (Fnéa) n’est pas en reste et réagit à la publication le 16 juin 2020 de la contribution aux travaux sur le grand âge et la perte d’autonomie1 d’une dizaine de fédérations représentatives d’étudiants en santé. La Fnéa « regrette que les troubles auditifs [soient] les grands oubliés » de ce texte, alors même que la Fédération nationale des étudiants en orthophonie en est co-signataire.
La contribution présente en effet 33 propositions relatives au futur projet de loi mais aucune en lien avec les troubles de l’audition. La Fnéa rappelle à cet égard les liens entre perte d’audition et les « 3D », démence, dépendance et dépression, ainsi que le « rôle indispensable » et « la contribution active » des audioprothésistes « au bien vieillir de la population ».
Elle annonce également rejoindre les travaux de groupes menés avec les autres fédérations afin d’apporter ses propositions.
Juliette Huline, vice-présidente de la Fnéo, que nous avons interrogée, a tenu à rappeler que les étudiants en orthophonie étaient « formés durant leur cursus à la problématique de l’audition ». « En effet, la réadaptation à la communication dans les surdités acquises appareillées et/ou son éducation à la pratique de la lecture labiale font partie intégrante de la nomenclature des orthophonistes », précise-t-elle. Avant d’ajouter : « La Fnéo a été ajoutée tard à ce projet, nous n'avons donc pas pu participer à tous les groupes de travail. Nous sommes tous bien conscients que cette contribution n'est pas parfaite. Cependant, elle reste un point de départ important pour engager des réflexions. Nous sommes très en lien avec la Fnéa. La problématique des prothèses auditives pourra alors être évoquée par des experts dans ce domaine. »
1 https://www.anemf.org/blog/2020/06/16/contrinution-grand-age-et-autonomie/