Au parlement, c’est l’une des principales voix sur les sujets de santé. Plusieurs fois pressentie à ce poste, Stéphanie Rist a été nommée ministre de la Santé le 12 octobre, au sein du gouvernement Lecornu II. Elle remplace Yannick Neuder, auquel une reconduction avait pourtant été proposée, mais qui a jugé que « les conditions n’éta[ie]nt pas réunies pour prendre soin de la santé des Français et de nos soignants ».
Stéphanie Rist, rhumatologue et députée Renaissance dans le Loiret depuis 2017, est une spécialiste des questions de santé. Elle siège à la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale depuis 2018, a été corapporteuse du projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé en 2019, ou encore rapporteuse générale du budget de la Sécurité sociale de l'Assemblée nationale de 2022 à 2024.
Elle est entre autres à l’initiative de la loi dite Rist 2, visant à « améliorer le parcours de soin », qui permet notamment l’accès direct aux infirmiers, aux infirmiers en pratique avancée, aux masseurs-kinésithérapeutes et aux orthophonistes. Stéphanie Rist se positionne en effet clairement en faveur des délégations de tâches vers les paramédicaux. Une position qui n’est pas du gout de tous les médecins. Sur LinkedIn, suite à sa nomination, le Pr Vincent Darrouzet a d’ailleurs écrit : « C’est une provocation pour les médecins... je suis outré ! »
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En ce qui concerne plus précisément le secteur de l’audioprothèse, Stéphanie Rist avait, en octobre 2024 (dans le cadre du PLFSS 2025), porté un amendement visant à « instaurer une nouvelle taxe sur la publicité pour les prothèses auditives » afin de prévenir « les dérives commerciales et publicitaires agressives qui progressent ». Un autre de ses amendements proposait « l’expérimentation de la régulation de l’installation des sociétés et activités d’audioprothèses par les Agences régionales de santé ». L'objectif, encore : prévenir les dérives. C’est aussi elle qui est à l’origine de l’amendement – repris ensuite par le gouvernement – visant à « subordonner le conventionnement avec l’Assurance maladie et la prise en charge des prestations des distributeurs au détail d’aides auditives dans leur activité principale ou secondaire au respect des règles d’exercice et d’installation en vigueur (diplômes, locaux…) ». Cet amendement a été adopté.
Quelles que soient les positions de Stéphanie Rist, il est toutefois probable qu’elle ne puisse pas les porter longtemps. La dixième ministre de la Santé (ou 9e selon les méthodes de calcul) pourrait rapidement subir une censure du gouvernement...