Vers une réforme de la filière ?

Par Ludivine Aubin-Karpinski & Bruno Scala
Edito3

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a profité d’une réunion d’étape du Comité de suivi de la réforme du 100 % Santé le 15 septembre pour annoncer le lancement prochain d’une nouvelle mission de l’Igas sur la filière auditive. Cette décision intervient le lendemain de la publication d’un travail similaire sur le secteur de l’optique. Pour répondre aux délais d’attente qui ne cessent de s’allonger pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste, l’Igas préconise d’élargir le rôle des opticiens et des orthoptistes en matière de dépistage et de prescription. Possibilité de renouveler les ordonnances, autorisation de communiquer, développement de la télémédecine dans les centres d’optique, création d’un master de pratique avancée en santé visuelle ouvert aux deux professions.… voire autorisation de primo-prescription de verres correcteurs dans certains cas.

Tout rapprochement avec la filière auditive… peut forcer la réflexion. Les deux secteurs présentent de nombreuses similitudes : les ORL voient leurs effectifs diminuer chaque année et cela n’est pas près de s’arranger (lire Statistiques des professions de santé : ce qu’il faut retenir), les délais de rendez-vous s’allongent, qui ne pourront être compensés par des médecins généralistes eux-mêmes en piètre posture, et les discussions concernant des délégations de tâches sont déjà sur la table, concernant notamment les réalisations des bilans pré-appareillage. Si la prescription par les audioprothésistes n’est pas envisagée – dans nos colonnes, Éric Bizaguet, président d’honneur et secrétaire général du CNA, la jugeait « non éthique » – il est en tout cas certain qu’une refonte de la filière est souhaitable et en marche. Et, comme le rappelait le professeur Lionel Collet, conseiller d’État : « En général, les recommandations de l’Igas ne finissent pas au fond d’un tiroir ».

C’est d’ailleurs le Pr Collet qui, toujours dans nos colonnes, appelait de ses voeux que l’Igas se penche sur la filière auditive. Ce rapport pourrait conduire à une modification en profondeur de l’audiologie en France avec comme possibles, la création de la profession d’audiologiste, des délégations de tâches vers les audioprothésistes et les orthophonistes, la refonte de la formation initiale…

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