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Les derniers défis du dépistage néonatal

Andre Chays

Ce dossier arrive à l’heure. en effet, suite à « l’odyssée initiale » est bienvenu le temps d’un premier bilan... il n’est pas parfait, raison de plus pour en parler et l’améliorer. en premier lieu, prenons garde au langage utilisé. Nous ne dépistons pas la surdité mais recherchons « les signes de l’audition » habituellement présents à la naissance... On peut mesurer l’efficience d’un dépistage en cherchant à la qualifier par de multiples « indicateurs ». Nos administrations en sont friandes... En fait, pour juger de la qualité d’un dépistage sur un territoire donné, il suffit de répondre aux quatre questions suivantes :
- quel est le pourcentage des enfants nés qui ont été testés ? Un centre « au point » doit afficher plus de 99 %,
- quel est le pourcentage d’enfants testés sortant de la maternité qualifiés de « douteux » ? Les centres performants en comptent moins de 1 %.
- quel est le nombre de perdus de vue, c’est-à-dire d’enfants dépistés qui échappent au « pistage » ? Sa valeur traduit directement la qualité du registre régional et des personnels qui le gèrent,
- quel est le nombre d’enfants diagnostiqués chaque année ? Leur nombre est compris entre 0,07 % et 1 %. Ne pas les trouver impose d’identifier les trous dans les mailles du filet.
Enfin, n’oublions pas que 25 % des enfants de quatre ans atteints de surdité le sont en rapport avec une infection à cytomégalovirus (CMV) dont les effets sur la cochlée sont souvent retardés : la présence des signes de l’audition à la naissance n’empêche donc en rien une régulière surveillance ultérieure et, surtout, travaillons à ce que le dépistage de l’infection à CMV chez tout nouveau-né soit rendu obligatoire au plus vite.

Pr André Chays, Académie nationale de médecine

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