Il y a quelques semaines, on se plaignait dans un édito que les ministres de la Santé ne restent jamais assez longtemps en place pour avoir le temps de se saisir des dossiers. Avec la dissolution de l’Assemblée nationale, la valse des ministres risque de partir pour une nouvelle danse. Vu les sondages (au moment où nous mettons sous presse, les résultats des législatives anticipées ne sont pas connus), il y a peu de chances pour que le gouvernement passe l’été. Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux ont à peine eu le temps de défaire leurs valises qu’ils vont devoir les refaire.
Et ça n’est pas tout. La recomposition de l’Assemblée nationale risque de mettre un coup d’arrêt à pas mal de travaux législatifs dans le domaine de la santé. Pour certains d’entre eux, c’est une bonne chose ; pour d’autres, c’est vraiment dommage. On pense notamment à la proposition de loi sur la santé auditive concoctée par François Gernigon. Peut-être le député sortant sera-t-il réélu – rien n’est moins sûr, il était passé avec 55 % des voix face à un candidat de gauche en 2022 –, mais si l’Assemblée n’est pas du même bord que lui, il devra attendre une niche parlementaire pour présenter sa proposition de loi, bien qu’elle soit transpartisane.
Et on ne parle pas de loi Grand âge, véritable serpent de mer discuté depuis des années, et qui ne cesse d’être repoussée, faute de temps, ou de volonté politique. L’examen de ce texte est aujourd’hui à l’arrêt... une nouvelle fois. Or la révolution démographique en cours et le vieillissement de la population appellent des mesures urgentes, notamment en matière de prévention.
Et dans les administrations, tout est désormais bloqué. La DGOS, qui venait tout juste de se remettre de sa réorganisation en interne, réussira-t-elle à respecter son planning concernant la réingénierie de la formation des audioprothésistes ? On n’est plus à un an près...