Cyberattaque contre Viamedis et Almerys : le SDA plaide à nouveau pour un tiers-payant universel

Suite à la cyberattaque contre Viamedis et Almerys qui a exposé les données de santé de plus de 33 millions de Français, le SDA appelle une nouvelle fois à la mise en place d’un système universel de tiers-payant des complémentaires santé et étrille les réseaux de soins au passage.

Par Ludivine Aubin-Karpinski
TP

Selon la Cnil, plus de 33 millions d’assurés sociaux ont été victimes d’un vol de données suite à la cyberattaque subie fin janvier par les opérateurs de tiers-payant Viamedis et Almerys. Les données piratées concernent « l’état civil, la date de naissance et le numéro de sécurité sociale, le nom de l’assureur santé ainsi que les garanties du contrat souscrit », a fait savoir l'autorité administrative, dans un communiqué publié le 7 février.

Cette attaque d’une ampleur inédite n’est pas sans conséquence et pénalise les professionnels de santé comme leurs patients. Dans un communiqué diffusé le 13 février, le SDA alerte également sur les risques accrus « d’usurpation d’identité, d’hameçonnage ou de fraudes aux prestations, notamment en audioprothèse du fait de la connaissance des garanties du contrat souscrit, et ce alors que les arnaques en audiologie atteignent déjà un niveau préoccupant » et appelle une nouvelle fois à la mise en place d’un système universel de tiers-payant des complémentaires santé, à l’image de celui de l’Assurance maladie.

Le syndicat dénonce en effet la multiplicité des solutions existantes et des systèmes d’interrogation de droits des patients. « Les principales plateformes (SP Santé, Viamedis, Almerys, iSanté, Actil, Carte Blanche…) gèrent le tiers-payant de 80 % des bénéficiaires et de nombreux autres systèmes coexistent pour couvrir les 20 % restants », critique le SDA, qui décrit des systèmes « hétérogènes, complexes, coûteux et parfois vulnérables ». Autant de raisons qui, selon lui, freinent l’adoption du tiers-payant chez les audioprothésistes, comme l’avait montré l’enquête réalisée par le SDA en 2021, à la demande de la Direction de la Sécurité sociale (DSS).

L'affaire fournit une nouvelle occasion pour le syndicat de dénoncer le rôle des réseaux de soins, qui utilisent ces plateformes et « dont la vocation est de créer pour chacun des droits différents et des modalités différentes d’interrogation de ses droits et des remboursements ». Selon le SDA, ces acteurs, visés par la loi Le Roux, ont échoué dans leur objectif de faire baisser le reste à charge et, au contraire, ont participé « à la marchandisation des soins des secteurs audio et dentaire, en agréant de nouveaux acteurs extérieurs à ces professions, et contribué à l’augmentation de la fraude et à la dégradation de la qualité des prestations ». Pour ces raisons, le syndicat estime qu’une « rationalisation du tiers-payant des assureurs santé passe donc également par une réévaluation de la loi Le Roux ».

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