AD 54 dossier MK

Dissociation : la filière audio dans l’expectative

laurence hartmann

La dissociation tarifaire entre le prix d’un dispositif médical et la rémunération des prestations associées, comme le suivi des patients, soulève une question de régulation centrale en économie de la santé. En théorie, elle vise à individualiser les composantes du financement et à mieux refléter la valeur respective des biens et des services.

Mais dans un secteur marqué par une forte imbrication entre l’équipement technique et l’accompagnement thérapeutique, cette réforme soulève plusieurs interrogations économiques : quel type de tarification permet de concilier maitrise des couts d’appareillage, réactivité et qualité des soins, soutenabilité économique pour le secteur, et équité d’accès pour les patients ? Un paiement global favorise-t-il réellement le suivi individualisé, ou induit-il des comportements opportunistes de la part des offreurs de soins ? À l’inverse, une séparation des lignes tarifaires garantit-elle une transparence accrue des pratiques, sans compromettre l’observance thérapeutique ?

Les modèles de paiement – qu’ils soient forfaitaires, à l’acte/à la pièce ou mixtes – ne produisent pas les mêmes incitations, surtout dans un contexte d’asymétries d’information multiples entre les assureurs (obligatoire et complémentaire), les professionnels et les patients.

En tout état de cause, l’expérience en matière de régulation montre combien les mécanismes de contrôle et d’évaluation de la qualité sont essentiels pour encadrer un secteur caractérisé par une demande subventionnée, où les incitations économiques influencent fortement les pratiques des offreurs.

Laurence Hartmann : Maitresse de conférences en économie de la santé, Laboratoire Lirsa - Conservatoire national des arts et métiers de Paris

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