14 Avril 2025

La Mutualité française veut allonger le renouvellement des aides auditives à 5 ans

Le président de la Mutualité française, Éric Chenut, propose que le délai de renouvellement passe à 5 ans au lieu de 4, afin de réaliser des économies. Une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir le SDA.

Par Bruno Scala
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L’annonce ne devrait pas réconcilier le secteur de l’audioprothèse et les complémentaires santé. La Mutualité française, qui veut faire des économies, propose d'allonger le délai de renouvèlement des aides auditives à 5 ans. Son président, Éric Chenut, l’a annoncé dans un entretien accordé aux Échos le 11 avril 2025. Aujourd’hui, un assuré peut bénéficier d’une prise en charge de ses aides auditives par l’Assurance maladie et sa complémentaire tous les 4 ans. « On est dans une pseudo-gratuité où les gens ne se rendent plus compte de combien cela coûte », déclarait Éric Chenut. 

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Ce délai avait été défini lors des négociations du 100 % Santé entre les syndicats, l’Assurance maladie et les Ocam. Toutefois, certains de nos voisins européens ont opté pour un délai plus long. 

Dans un communiqué publié le 17 avril, le SDA estime que les annonces de la Mutualité française, auxquelles s‘ajoutent celles de France Assureurs de suspendre le tiers payant dès la suspicion de fraude d’un professionnel de santé, et d’alléger les contraintes du contrat responsable, sont une « remise en cause du 100 % santé ». Le syndicat propose, « avant tout coup de rabot sur des soins utiles », de « s’attaquer à des sources d’économies bien identifiées » : « les frais de gestion des complémentaires santé, l’inutilité de leurs plateformes de “réseaux de soins”, la complexité du tiers-payant complémentaire et la prise en charge de pratiques sans fondement scientifique ».

En 2022, selon les comptes de la Drees, les frais de gestion des complémentaires santé représentaient 20 % des charges des mutuelles (dont 7 % de frais de marketing et publicité), soit environ 2,8 milliards d’euros. Dans un rapport publié la même année et qui les pointait du doigt, le Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie (HCAAM) avait étudié quatre scénarios d’articulation entre la Sécu et les complémentaires. L’un d’entre eux, le scénario d’une grande sécu (dans lequel les complémentaires santé n’existeraient plus), permettrait une économie de 5,4 milliards d’euros de frais de gestion par an.

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Et peut-être même plus ! Le 3 avril, le député Jérôme Guedj interrogeait à l’Assemblée nationale trois économistes sur ce sujet, dans le cadre de la Mission d’évaluation de contrôle de la sécurité sociale (MECSS). L’un d’entre eux, Pierre-Louis Bras, parlait d’une économie de 8,2 milliards d’euros, « sans compter les frais induits par d’autres acteurs du système de santé », qui investissent pour des logiciels de tiers-payant, ou pour la facturation... Une solution qui pourrait avoir la préférence des audioprothésistes et des patients. 

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