La perte auditive, toujours premier facteur de risque modifiable de démence

La Commission de prévention de la démence du journal The Lancet a mis à jour son analyse des facteurs de risque de la démence. La perte auditive reste le premier facteur de risque modifiable, ex-aequo avec le cholestérol. 

Bruno Scala
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C’est une nouvelle médaille d’or pour la perte auditive. Elle se classe en effet en tête des facteurs de risque modifiables de la démence. La Commission de prévention de la démence du journal The Lancet vient en effet d’actualiser son analyse [1], qu’elle avait réalisée pour la première fois en 2017, et déjà mise à jour en 2020. La perte auditive avait alors raflé deux médailles d’or. 

Mais cette fois-ci, les chiffres changent un peu. Alors qu’en 2017, la perte auditive était en cause dans 8 % des démences – en d’autres termes, si toutes les pertes auditives étaient évitées on observerait 8 % de démences en mois –, cette année, le chiffre perd un point et se fixe à 7 %. Pas de quoi bouleverser l’analyse globale. 

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La perte auditive est le premier facteur de risque modifiable de démence.
La raison de cette baisse très légère est l'ajout dans cette étude de nouveaux facteurs de risque, en raison de l’apport de nouvelles connaissances. Ainsi, le cholestérol fait son entrée dans ce classement et se place directement ex-aequo avec la perte d’audition. D’autres pathologies sont également considérées, comme la dépression, les lésions cérébrales traumatiques, l’inactivité physique... 

Ces nouvelles entrées compensent les découvertes récentes concernant la perte d’audition qui auraient pu aggraver le pourcentage. Notamment l’essai clinique ACHIEVE mené par l’équipe du Pr Frank Lin, montrant que les aides auditives peuvent limiter la démence chez les sujets à risque. Ainsi, les membres de la commission du Lancet, qui ont procédé à une nouvelle méta-analyse pour ce facteur de risque, écrivent : « Les preuves que le traitement de la perte auditive diminue le risque de démence sont maintenant plus solides qu’au moment de la publication de notre précédent rapport de la Commission. L’utilisation d’appareils auditifs semble être particulièrement efficace chez les personnes souffrant de perte auditive et de facteurs de risque supplémentaires de démence. » 

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À ce sujet, la commission émet donc logiquement la recommandation suivante : « Rendre les aides auditives accessibles aux personnes malentendantes et réduire l'exposition au bruit nocif pour réduire la perte auditive ». 

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