« Le 11e colloque de l’Afrépa fut une édition inédite à tout point de vue »

Première véritable manifestation à avoir lieu en présentiel depuis le début de la crise, le 11e colloque de l'Afrépa a tenu contre vents et marées. La Dr Marie-José Fraysse, présidente de l'association, revient sur les temps forts de cette édition pas comme les autres.

Corum

Audiologie Demain (AD) : Après avoir été annulé en 2020 et malgré des incertitudes jusqu’à la veille ou presque de l’événement, le 11e colloque de l’Afrépa a finalement pu se tenir les 4 et 5 juin. Comment s’est passée cette édition ?

Marie-José Fraysse (MJF) : Ce fut une édition inédite à tout point de vue. En effet, du fait de la crise sanitaire, nous n’avons pu assurer aucun événement en 2020. Le maintien du colloque est resté incertain jusqu’à la dernière minute ou presque... Nous n’avons obtenu le feu vert de la préfecture de Montpellier que le 17 mai, soit environ deux semaines avant la manifestation.

Cette édition a été une véritable réussite. J’en profite d’ailleurs pour saluer le travail de l’équipe de Montpellier qui l'a organisée, et notamment son président le Dr Jacques François Farran. Au total, nous avons réuni 270 participants, inscrits, orateurs et sponsors compris, au lieu de 330 pour une année ordinaire. Les fidèles de l’Afrépa ont répondu présent ! Cette participation illustre l’engouement pour nos manifestations et, plus généralement, pour les acouphènes.

Nous avons tenu bon malgré quelques rebondissements. En effet, nous n’avons pas eu l’autorisation de déjeuner à l’intérieur du Corum. Heureusement, les participants ont pu pique-niquer sur les marches du palais des congrès ou sur les pelouses alentour, dans une ambiance décontractée. De même, comme nous n’avons pas pu autoriser les stands des sponsors, nous leur avons ménagé des présentations de cinq minutes et loué quatre salles où ils pouvaient rencontrer des participants au moment des pauses. Tous étaient ravis de ces retrouvailles et d’être les premiers à renouer avec les rencontres professionnelles.

AD : Quels ont été les temps forts de cette édition 2021 ?

MJF : Le colloque a une fois de plus accueilli plusieurs grands noms du secteur. Le Pr Jean-Luc Puel a dressé une synthèse des données physiopathologiques sur les acouphènes et démontré l’intérêt de mettre au point de nouvelles méthodes d’explorations fonctionnelles chez l’homme permettant de mesurer l’activité des différentes fibres du nerf auditif.

Le Pr Mathieu Marx a, quant à lui, fait le point sur la « Surdité unilatérale, implant cochléaire et acouphènes », la Dr Martine Ohresser et le chercheur Arnaud Norena ont présenté leur « Nouvelle définition de l’acouphène ».

Le Pr Emmanuel Houdart, chef du service de neuroradiologie à l'hôpital Lariboisière à Paris, nous a gratifiés d’une présentation magistrale sur l’acouphène pulsatile, qui est souvent d’origine veineuse et peut être traité par neuroradiologie interventionnelle.

Enfin, l’un des temps forts de ce 11e colloque a été la présentation du protocole de recherche clinique initié par l’Afrépa sur l’utilisation de la thérapie sonore pour les surdités légères avec acouphènes invalidants. Il s’agit d’un travail ambitieux et innovant, tenant compte des recommandations internationales actuelles, basé sur une étude multicentrique, en double aveugle et randomisée sur trois points : type de prothèse, sévérité de l’acouphène et type de stimulation avec un groupe placebo. Nous avons obtenu l’accord du Comité de protection des personnes (CPP) en janvier et inclus nos premiers patients début mai. Notre objectif est de prouver que la thérapie sonore fonctionne pour ce type de patients.

AD : Comment se porte l’Afrépa ?

MJF : Très bien. Notre association a treize ans. Alors que nous n’étions que neuf équipes pluridisciplinaires à l’origine, nous en comptons aujourd’hui près de quarante. Et nous en accueillons régulièrement de nouvelles. Notre ambition est de faire avancer la compréhension de l’acouphène et sa prise en charge, motiver les professionnels à travailler ensemble pour le bien de ces patients en souffrance, souvent embarqués dans un véritable parcours du combattant.

Force est de constater que nous voyons de plus en plus de jeunes ORL et audioprothésistes à nos réunions. C’est très positif. Notre souhait est de faire le lien entre ces professionnels, les sophrologues, les psychologues et la recherche. Chacun s’enrichit au contact des autres pour une meilleure prise en charge coordonnée des patients acouphéniques

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