AD 43 dossier

Mieux comprendre les échecs de l'implant cochléaire

Mathieu Marx_vignette

Avec plus d’un million de personnes implantées dans le monde, avec 80 % des patients capables de comprendre plus de 80 % des mots d’une phrase dans le calme, l’implant cochléaire a révolutionné le traitement des surdités profondes. Mais il ne faut pas pour autant considérer ces aboutissements comme arrivés à pleine maturité, et d’importants efforts doivent être maintenus pour les optimiser.

Réduire encore les complications d’abord par des travaux continus sur la technique chirurgicale, destinés à préserver au mieux les structures intralabyrinthiques, et prévenir ainsi les complications vestibulaires ainsi que le risque de fibrose cochléaire. La vigilance des industriels doit permettre de limiter encore davantage le risque de dysfonctionnement technique.

Il faut également améliorer les résultats post-implant, bien sûr. Ces dix dernières années, de nombreux travaux ont été menés afin d’identifier les principaux facteurs pronostiques d’une implantation cochléaire, qu’elle soit envisagée chez l’enfant ou chez l’adulte. La durée de surdité profonde, l’âge à l’implantation ou la cause de la surdité sont autant de facteurs aujourd’hui bien connus pour intervenir dans la variabilité des résultats post-opératoires. Mais dans l’ensemble de ces facteurs, on compte encore un nombre trop important d’inconnus, ou de méconnus. La piste neurocognitive apparaît évidente devant certains patients qui ne parviennent pas à traiter les informations transmises par l’implant. Mais quelle(s) fonction(s) précise(s) sont concernées ? Et comment les cibler au sein de la réhabilitation post-implant ?

Une autre piste, plus périphérique, est actuellement explorée par des travaux qui s’intéressent à l’état et au fonctionnement des neurones cochléaires stimulés par l’implant. Qu’elle soit d’origine périphérique et/ ou centrale, cette variabilité doit être mieux comprise pour adapter une stratégie de réhabilitation individualisée aux patients qui le nécessitent.

Par le Pr Mathieu Marx,
ORL au CHU de Toulouse, directeur de l’école d’audioprothèse de Toulouse-Cahors et chercheur au Centre de recherche cerveau & cognition (Cerco)

Newsletter

Newsletter

La newsletter Audiologie Demain,

le plus sûr moyen de ne jamais rater les infos essentielles de votre secteur...

Je m'inscris