Hausse du nombre d’appareillages et de patients appareillés
La réussite quantitative de la réforme est indéniable. Elle a permis de quasiment doubler le nombre annuel d’appareils vendus et de bénéficiaires.
Baisse du reste à charge pour les ménages
Eldorado des fraudeurs
Cela ne vous a sans doute pas échappé : la fraude est un sujet accaparant dans le secteur de l’audition, depuis la mise en place de la réforme. L'Assurance maladie, qui n’avait pas anticipé le phénomène, met depuis environ deux ans des moyens importants dans la lutte contre la fraude. Et plus elle cherche, plus elle trouve.
Appel d’air des diplômés à l’étranger
Les demandes d’autorisation d'exercer la profession d’audioprothésiste en France émanant de personnes ayant obtenu leur diplôme à l’étranger sont passées de 62 en 2019, à 313 en 2022. Le cas de l’Espagne est particulièrement frappant : le nombre de demandes a été multiplié par 7. Et ce pourrait être plus important sur les années suivantes.
L’augmentation des cotisations des complémentaires santé
Les cotisations des mutuelles (qui représentent la majorité des complémentaires santé) ont fortement augmenté ces dernières années, en particulier pour pallier l’augmentation des dépenses de soins, dont les trois postes du 100 % Santé. Cette hausse a dépassé les 8 % en 2024, bien au-delà de l’inflation (de 2 % en 2024 et 4,9 % en 2023). Comme présenté dans le graphe sur la page 36, les organismes complémentaires sont les principaux financeurs de la réforme du 100 % Santé en audiologie, et leur contribution ne cesse d'augmenter.
ⶠQuid de la satisfaction des patients ?
En 2022, EuroTrak France (étude commandée par l’association européenne des fabricants d’aides auditives, l’Ehima) annonçait une satisfaction de 82 % pour les aides auditives, et de 85 % pour la prestation de l’audioprothésiste. Mais ce sondage était réalisé très peu de temps après la mise en place de la réforme, sur un échantillon faible. Hormis cela, aucune donnée sur la satisfaction qui jugera pourtant de la réussite qualitative de la réforme. L’arrêté du 14 novembre 2018 prévoyait pourtant que l’appareillage s’accompagnerait « de l'envoi, à différentes étapes, d'un questionnaire au patient ». Malgré la recommandation de l’Igas à ce sujet (la n° 3 du rapport sur la filière auditive de 2022), ils sont toujours attendus...
ⶠDe la même manière, il n’existe aucun chiffre officiel concernant l’observance des personnes appareillées.
Les audioprothésistes ont accès aux données de datalogging, mais elles ne sont pas transmises à la Cnam, ni compilées ou analysées. Combien d’aides auditives du panier 100 % Santé restent dans les tiroirs ?
ⶠIl existe peu d’informations officielles également sur l’âge du primo-appareillage.
L’un des objectifs de la réforme était de l'avancer, mais rien ne prouve qu’il est rempli. Il faut dire que le législateur n’a pas prévu de code spécifique pour le primo-appareillage... Dommage ! On ne dispose donc que de données concernant l’âge des personnes qui s’appareillent (primo ou renouvellement) : il est stable, environ 74 ans. Là encore, les enseignes ont sans doute des données plus précises concernant leur patientèle, mais celles-ci ne sont pas centralisées.
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