Cognition : la piste de l'effort d'écoute
Dossier réalisé par la rédaction
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La surdité induit une charge mentale et un effort de concentration pour communiquer. Cet effort d’écoute est variable selon la sévérité de la surdité, l’environnement, le niveau linguistique, la nature du message, les fonctions cognitives du patient et sa motivation. Les évaluations psychoacoustiques conventionnelles permettent de diagnostiquer et caractériser la surdité même légère, et de chiffrer le bénéfice d’une réhabilitation auditive. Elles ne reflètent cependant pas l'effort cognitif développé par le patient. Une charge mentale excessive liée à l’effort d’écoute est un des mécanismes avancés pour expliquer le lien entre surdité et déclin cognitif. Le développement d’outils mesurant cet effort, tels que la pupillométrie, permet d’ajouter une autre dimension plus écologique dans l’évaluation de la communication, et a déjà pu démontrer l’intérêt de la réhabilitation auditive par les prothèses auditives sur la charge mentale, l’apport des algorithmes de réduction du bruit sur les efforts cognitifs… Ces nouveaux tests pourraient également modifier certaines prises en charge, par exemple les indications d’implantation cochléaire dans les surdités sévères.
Par la Dr Isabelle Mosnier
Cheffe de service adjoint du service ORL GH Pitié Salpêtrière (AP-HP)
Responsable Unité Fonctionnelle Implants auditifs
Centre référent implant cochléaire adulte Île-de-France
Centre constitutif maladies rares surdités génétiques de l’adulte
Directrice du Centre de recherche en audiologie adulte