Formation en audioprothèse : entre réforme attendue et nouveaux enjeux

Au cours de la dernière décennie, l’offre de formation en audioprothèse a connu des évolutions majeures. Le nombre d’écoles est passé de 7 à 11, avec une 12^e en projet. Parallèlement, le nombre de nouveaux diplômés et d’autorisations d’exercice pour les ressortissants européens a doublé, atteignant environ 500 nouveaux audioprothésistes chaque année. Ces évolutions s’inscrivent dans un contexte marqué par le dispositif « 100 % Santé ».

Parcoursup a significativement renforcé la visibilité de la profession, tout en modifiant profondément le profil des étudiants. On observe une hausse notable du nombre de primobacheliers, de boursiers et de profils en reconversion professionnelle. Cependant, le nombre d’enseignants-chercheurs stagnent. Ces dynamiques soulèvent des questions sur la capacité à garantir une formation de qualité à la hauteur des exigences d’une profession de santé.

Pour relever ces défis, les responsables des écoles ont créé le Conseil des centres de formation des universités françaises en audioprothèse (CCFUA), en collaboration avec le Collège national d’audioprothèse (CNA). Ils ont engagé une réflexion sur la refonte de la formation. Cette démarche, souhaitée par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), vise à engager une réingénierie du diplôme autour d’un référentiel de compétences. Elle s’inscrit dans la réforme licence-master-doctorat (LMD), avec pour objectif d’aligner la formation sur les standards européens et de créer une véritable filière universitaire en audiologie, garantissant ainsi une formation adaptée aux nouveaux enjeux de santé.