Le défi des neurosciences de l'audition

Au printemps 2013, Françoise Bettencourt Meyers, Jean-Pierre Meyers, la Fondation pour l’audition et la Fondation Bettencourt Schueller exprimaient leur souhait que la France soit dotée d’un Institut de l’audition. Toutes celles et ceux qui se sont engagés dans ce projet partagent la très grande satisfaction d’en voir aujourd’hui la réalisation.

Par la Pr Christine Petit
La chercheuse Christine Petit directrice de l Institut de l audition

L’Institut de l’audition, centre de l’Institut Pasteur, cofondé avec la Fondation pour l’audition, affilié à l’Inserm et avec le concours de chercheurs du CNRS, est le premier centre national de recherche dédié aux neurosciences de l’audition. Il porte des objectifs d’acquisition de connaissances scientifiques et de progrès de la santé auditive. Nous nous proposons de les atteindre par une démarche fondée sur une dynamique interdisciplinaire forte. Cette vision va de pair avec une confiance et un soutien tout particulier accordés aux jeunes chercheurs et un appui apporté dans la durée aux idées les plus créatives. L’ouverture de l’Institut de l’audition s’inscrit dans une prise de conscience à l’échelle planétaire, de l’enjeu de santé publique que représentent les atteintes de l’audition et des menaces qui pèsent sur elle.

Nous nous proposons d'atteindre nos objectifs par une démarche fondée sur une dynamique interdisciplinaire forte.

Thérapies curatives et tests diagnostiques

En ce qui concerne la cochlée, la recherche de thérapies curatives est désormais possible grâce aux connaissances acquises notamment en étudiant les formes de surdité précoces. Toutefois, les formes tardives comme la presbyacousie, pourtant de loin les plus fréquentes, sont bien moins documentées. En déchiffrer les mécanismes, produire des tests diagnostiques innovants et s’engager dans une recherche de thérapies qui relève de la médecine de précision, font partie de nos objectifs de recherche. Les études menées au Centre de recherche et d’innovation en audiologie humaine de l’Institut de l’audition, que dirige le Pr Paul Avan, contribueront à les atteindre. Pour que les malentendants puissent bénéficier de ces avancées dans les meilleurs délais, nous collaborerons avec des industriels et des services ORL, en France et à l’étranger, ainsi qu’avec les autres professionnels de la santé auditive et tout particulièrement les audioprothésistes.

Le défi « central »

Aujourd’hui, les défis consistent aussi à étoffer les connaissances sur la perception et la cognition auditives, les comportements qu’elles engendrent et l’intégration multisensorielle. Élucider les principes du traitement de l’information sonore qui conduisent à la formation d’un percept, comprendre comment sont élaborés la reconnaissance des objets sonores, l’attribution d’une signification à toute une séquence sonore et le traitement de l’information auditive au niveau symbolique, tels sont nos objectifs. La plasticité du système auditif central est la condition du succès de toute thérapie cochléaire curative future et aujourd’hui celle de la compensation des pertes auditives sévères par l’implant cochléaire ; en élucider les voies neuronales, en déchiffrer les mécanismes sont des prérequis pour réussir à la solliciter de manière optimale et pour apporter les arguments cognitifs à la réadaptation orthophonique. Pour atteindre ces objectifs, des équipes mixtes regroupant scientifiques, ORL et audioprothésistes se sont constituées au sein de l’Institut de l’audition. C’est avec ces objectifs en tête que les membres de l’Institut de l’audition veulent construire l’audiologie de demain.

Les propos tenus dans les tribunes sont sous la responsabilité de leurs auteurs et ne reflètent pas forcément l’opinion d’Audiologie Demain.

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