Des différences significatives dans les situations sonores complexes
Cette notion d’équivalence entre les deux niveaux technologiques du 100 % Santé n’est pas nouvelle et fait figure de « marronnier », s'invitant régulièrement à la une des titres de presse dédiés à la défense des consommateurs. Début 2022, le magazine Que choisir a publié un article – après un premier en mars 2020 – comparant des aides auditives de niveaux technologiques différents. « Pour les réglages de base, ceux pris en charge à 100 % font jeu égal avec les appareils plus sophistiqués, moins bien remboursés », pouvait-on déjà lire.
Or, les résultats de l’expérience citée par François Dejean dans l’article de 60 millions de consommateurs sont tout autres. L’étude, menée par Morgan Potier fin 2021, comparait la qualité sonore des deux niveaux de technologie à travers différents extraits soumis à un jury naïf de normo-entendants. « Il n’y avait pas de différences significatives inter-classes pour des signaux sonores simples comme la musique ou les bruits de nature ; en ce sens, les deux niveaux technologiques font « jeu égal », explique le président de la SFA. En revanche, les sujets percevaient une différence significative en faveur de la classe II face à des signaux sonores complexes, par exemple dans des situations de parole dans le bruit, de trafic routier ou même de parole seule. Cette préférence pourrait être attribuée aux algorithmes plus avancés de ce niveau technologique visant à faire émerger le signal de parole et à réduire les bruits perturbants. »