L’Igas pose les bases de la filière auditive de demain

Le rapport des inspections générales, Igas et IGÉSR, sur l’évaluation de la filière auditive a été rendu public en janvier 2022. Ce rapport demandé par les ministres chargés de la Santé et de l’Enseignement supérieur et inscrit dans la mise en œuvre du 100 % Santé était attendu avec impatience sinon inquiétude par les professionnels de l’audition. Il est à la hauteur des attentes tant certaines des 30 recommandations non consensuelles peuvent être qualifiées de « disruptives ». Citons parmi les recommandations :

• Un dépistage systématique de la presbyacousie dès l’âge de 55 ans.
• L’importance accordée au suivi de l’appareillage avec notamment un modèle original de rémunération des audioprothésistes dépendant de ce suivi.
• Des campagnes de contrôle des audioprothésistes par les CPAM-ARS et la DGCCRF.
• Un nombre « significatif » de médecins généralistes formés en « otologie médicale » avant l’entrée en vigueur de la primo-prescription exclusive des ORL et des médecins généralistes, ce nombre devant être établi « de façon concertée ».
• Le relèvement de 150 à 200 places du quota annuel à l’entrée dans les études d’audioprothèse, augmentation considérable au regard des quotas actuels proches de 300 places.

La question porte à présent sur le devenir de ces propositions et l’agenda politique de leur mise en œuvre dans une période électorale où, à juste titre, le succès du 100 % Santé sera valorisé. Ce rapport de mission essentiel pour les décideurs publics par son analyse de la filière auditive en appellera d’autres dès que cette filière connaîtra des innovations incrémentales majeures, à défaut d’innovations de rupture, remettant en question les modalités actuelles de délivrance de ces appareils.