Recertification : évolution ou révolution professionnelle ? Après la formation médicale continue, obligatoire depuis 1996, et le développement professionnel continu instauré par la loi HPST en 2009, l’évolution vers une recertification des médecins paraissait « inéluctable » pour l’Igas. La grande conférence de la santé, en 2016, avait préconisé la mise en place de la recertification des professionnels de santé afin de garantir à tous les patients une même qualité et sécurité de prise en charge. Cette conférence avait souligné qu’une telle recertification nécessitait « de s’assurer périodiquement que les professionnels veillent à actualiser l’ensemble de leurs compétences dans le cadre du développement professionnel continu ». C’est ainsi que la loi du 24 juillet 2019 relative à l'organisation et à la transformation du système de santé a autorisé le Gouvernement à prendre par voie d’ordonnance, pour les sept professions de santé ayant un ordre professionnel, les mesures nécessaires à la création d’une « procédure de certification indépendante de tout lien d'intérêt permettant, à échéances régulières au cours de la vie professionnelle, de garantir le maintien des compétences, la qualité des pratiques professionnelles, l'actualisation et le niveau des connaissances ». L’état d’urgence sanitaire a reporté d’une année le délai prévu pour la prise de l’ordonnance relative à la profession de médecin, les ordonnances devant toutes être prises avant le 24 juillet 2021. Le rôle respectif des différentes instances dans la procédure de recertification devra être impérativement précisé. Il s’agit d’un tournant majeur en termes de santé publique et qui aura aussi pour conséquences de différencier les professions à ordre, comme les médecins et celles sans ordre, telles les professions d’orthophoniste et d’audioprothésiste non assujetties à la recertification.