Plus écolo demain : et si c'était possible ?

Le secteur de la santé représente environ 8 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, plus que l’aéronautique ! Environ 50 % de cet impact est représenté par les médicaments et dispositifs médicaux. La transition écologique s’impose désormais comme un enjeu structurant pour le monde de la santé. Non pas comme une contrainte imposée de l’extérieur, mais comme une responsabilité intrinsèque et une opportunité à la mission de soin : réinscrire le soin dans le respect du vivant, en protégeant notre planète tout en prévenant les pathologies induites par le changement climatique et la pollution environnementale. Cela suppose une réflexion collective, dépassant les frontières traditionnelles entre spécialités, professions, modes d’exercice ou types d’établissements.

Réduire l’impact environnemental de la santé ne se limite pas à optimiser les bâtiments ou les transports : c’est interroger la pertinence, penser prévention car les meilleurs soins sont ceux non délivrés, repenser les pratiques médicales, le rapport au dispositif médical, les prescriptions médicamenteuses, l’organisation des parcours de soins. Choisir un matériel moins émetteur ou réutilisable, éviter les actes ou consommables inutiles, éviter le gaspillage, faire du recyclage, intégrer l’éco-conception dès la formation initiale : chaque spécialité peut innover sans renoncer à l’excellence, bien au contraire. La transition écologique constitue un mouvement culturel et organisationnel majeur, que le système de santé doit s’approprier pleinement s’il veut rester soutenable et moteur d’adaptation face aux crises du siècle. Elle n’est pas à remettre à demain mais commence maintenant.