C’était la der des ders. L’« ultime dérogation » permettant à tous les médecins généralistes (MG) de primo-prescrire des aides auditives a expiré le 30 septembre. Depuis le 1er octobre donc, les dispositions de l’arrêté du 14 novembre 2018 s’appliquent.
Ce qui nous renvoie à la case départ, à une poignée de MG formés à l’otologie médicale près…Toutefois, le silence radio des pouvoirs publics sur la question fait durer le suspense et surtout planer le doute. Point d’instruction interministérielle ou de communiqué du ministère de la Santé à quelques jours de l’échéance ni même de réponses claires aux sollicitations des différents acteurs, sur des charbons ardents. Selon nos sources, les services de la Sécurité sociale questionnaient encore la filière sur les risques potentiels d'une suppression de la condition à la formation pour les MG… fin septembre.
On les comprend. Garantir un parcours de soins pertinent, tel que le demandent les ORL, est souhaitable mais le faible engouement des MG pour le DPC restreint de facto le réservoir de prescripteurs (près d’un quart des primo-prescriptions d’aides auditives relevaient des MG en 2019). Une situation en totale contradiction avec l’esprit de la réforme du 100 % Santé qui vise à améliorer l’accès à l’appareillage.
Que l’on se rassure (ou pas), le verdict ne devrait plus tarder. Il pourrait bien correspondre à l’une des recommandations de l’Igas : le report de l’obligation, pour les médecins généralistes, d’une formation en otologie médicale « jusqu’à ce qu’un nombre suffisant d’entre eux soient formés ».