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« L’audition, c’est un bien précieux, fragile, trop souvent négligé et dont les atteintes sont plus préoccupantes qu’on ne l’imagine, a affirmé Jean-Pierre Meyers, président de la Fondation pour l’audition, en introduction de la soirée « Ensemble, à l’écoute de la vie », qui s’est tenue le 21 novembre, à Paris. C’est un enjeu sur le plan de la qualité de vie individuelle et un enjeu aussi en termes de santé publique qui mérite d'être porté dans le temps long ». Cette année, l’évènement a de nouveau réuni de nombreuses personnalités du monde de la santé auditive – acteurs de terrain, politiques, chercheurs, professionnels de santé, associations – mais aussi de la sphère politique, avec l’ancienne secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, ou encore le député François Gernigon.
Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, présente également, s’est dite « fière » du partenariat noué avec la fondation. Elle a rappelé l’importance accordée par la région à la cause du handicap, égrenant les nombreuses actions récemment mises en place parmi lesquelles le lancement du plan antibruit qui prévoit de réduire de 30 % l’exposition au bruit des franciliens, via la pose d’enrobés phoniques sur les routes ou la mise en place de radars sonores, et des actions de prévention auprès des lycéens (diffusion de l’appli Höra).
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Accélérer la recherche
La soirée « Ensemble, à l’écoute de la vie » est l’occasion pour la Fondation pour l’audition de mettre en exergue son soutien à la science. « Nous sommes convaincus que la recherche scientifique et médicale est une clé essentielle pour faire fondamentalement progresser la cause de l’audition, a expliqué Jean-Pierre Meyers. Créer un élan commun sur le plan scientifique et médical, c’est un facteur d’accélération et de progrès et cela permet de transformer les découvertes en applications concrètes au bénéfice de tous. » Une « belle concrétisation » du soutien de la fondation à la recherche s'est incarnée dans l’IHU Reconnect, dont le lancement a été célébré tout récemment.
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C’est le président du conseil scientifique de la Fondation pour l’audition, le Pr Alain Chédotal, qui a remis le Grand prix de la Fondation pour l’audition 2024. Il récompense cette année le Pr Ulrich Müller, titulaire de la Chaire Bloomberg de neuroscience et de biologie et directeur du département des neurosciences du développement à la faculté de médecine de l'Université Johns Hopkins, aux États-Unis, pour la découverte de la plupart des gènes impliqués dans la mécanotransduction chez les mammifères. Ses travaux ont ouvert la voie au développement de thérapies géniques.
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Le Pr Alain Chédotal a également témoigné de l’actualité très riche de la fondation sur le plan scientifique. Il a notamment annoncé la création d’un nouveau comité de recherche en sciences humaines et sociétales, constitué de scientifiques et de représentants des usagers (Johann Vitrey-Tardif et Solène Nicolas), ainsi que l’élargissement du conseil scientifique avec l’arrivée de deux nouveaux membres apportant leur expertise en imagerie cérébrale et thérapie génique.
Favoriser l’inclusion
La Fondation pour l’audition a décerné ses prix Inclusion Surdités, remis cette année encore par la marraine de l’événement, l’actrice Julie Gayet. C’est l’association Droit Pluriel qui s’est vu attribuer le prix Or pour son projet « Agir Handicap » et sa permanence juridique dématérialisée accessible et gratuite pour les personnes sourdes ou malentendantes. Une dotation de 40 000 euros lui a été remise ; elle lui permettra de recruter de nouveaux collaborateurs et d’élaborer des supports de communication accessibles.
Le prix Argent a récompensé l’unité de soins spécialisée en santé mentale Psy’surdités. L’équipe normande a reçu 30 000 euros qui lui serviront pour créer des vidéos d’accès aux soins et à l’information.
Quant au prix Bronze, il a salué l’initiative du collectif d’artistes marseillais Calms, qui a mis sur pied l’orchestre des Colibris composé d’enfants sourds, d'enfants entendants et des musiciens professionnels. La dotation de 20 000 euros lui permettra de déployer le projet dans de nouveaux établissements.
« L’inclusion d’une personne sourde ou malentendante ne repose pas seulement sur l’effort individuel mais sur une mobilisation collective à tous les niveaux, qu’il s’agisse d’apporter une justice équitable, de proposer un soutien psychologique adapté ou de permettre l’expression artistique, a commenté Jean-Pierre Meyers. Ces projets montrent que l’inclusion peut être et est l’affaire de tous ».
Le président de la fondation a profité de l’évènement pour annoncer la reprise du Centre national d'information sur la surdité (Cnis) et de son service Surdi Info. « Il jouera, avec nous à ses côtés, un rôle de plus en plus essentiel dans l’écosystème de l’audition », a-t-il prédit.
