Satisfaction et observance, les deux faces d’une même pièce
L’un des chiffres clés de cette étude est le maintien d’une bonne satisfaction globale des personnes appareillées entre 2018 et 2022. 82 % des utilisateurs se disent satisfaits de leurs aides auditives. Ce score n’a pas évolué depuis 2018 (lire l’encadré) et les années à venir seront charnières à cet égard. L’existence d’une offre intégralement remboursée avec le 100 % Santé pourrait en effet avoir une incidence sur l’engagement des patients à l’égard d’un équipement qui ne leur a rien coûté. Toute la gageure sera de maintenir ce taux de satisfaction dans le temps et cela passera par un accès aux soins partout en France, des prescriptions pertinentes et un suivi de qualité (voir Le Débat ! sur ce sujet).EuroTrak met ainsi en exergue les liens étroits entre bonne satisfaction globale et observance. L’étude montre en effet que le temps de port joue un rôle non négligeable dans la satisfaction que retirent les utilisateurs avec leurs aides auditives. Plus les appareils sont portés dans la journée, plus elle est importante. En effet, 90 % des personnes qui les utilisent plus de 8 heures par jour se disent satisfaites. Cette part tombe à 60 % pour les patients utilisant leurs appareils moins de 4 heures par jour.
L’étude révèle également que la satisfaction est plus grande avec un appareillage de moins de deux ans (88 % contre 80 %).
Sources de satisfaction
Les utilisateurs d’aides auditives interrogés semblent satisfaits tant de leurs aides auditives que du service fourni par les audioprothésistes (entre 85 et 87 %). 77 % d’entre eux déclarent que leur équipement répond ou dépasse leurs attentes. Les patients tirent notamment satisfaction de leurs appareils dans les discussions en tête-à-tête ou au téléphone, pour l'écoute de la musique ou encore de la télévision. Les conversations à plusieurs (15 % d’insatisfaits ; 79 % de satisfaits), les environnements bruyants (19 % ; 75 %) ou encore l’utilisation sur le lien de travail (11 % ; 64 %) restent des situations pour lesquelles la satisfaction semble plus mitigée.Pourquoi les aides auditives finissent dans le tiroir ?
EuroTrak s’est intéressée aux raisons qui poussaient certains patients à abandonner leurs appareils. Ils sont 5 % à déclarer ne pas utiliser leurs aides auditives. Dans le top 3 des motifs invoqués par ces derniers figurent l’abandon car le bénéfice n’est pas manifeste (75 %), le sentiment que la surdité n’est pas assez sévère (74 %), puis l’espoir déçu d’appareils qui restaureraient l’audition (64 %). Ces arguments sont étroitement liés et doivent inciter, d’une part, à bien évaluer la motivation des patients avant l’appareillage et, d’autre part, à s’assurer pendant la période d’essai et au-delà de la bonne adaptation… des patients à leurs aides auditives.On le sait, le stigmate du handicap reste un frein à l’appareillage ; il est aussi responsable d’un certain nombre d’aides auditives dans le tiroir (60 %).