Une mouture pleine de surprises
Près de 1 200 participants ont assisté à ces deux jours consacrés aux « Nouvelles connaissances : nouvelles pratiques ? ». La formule avait été revisitée pour offrir plus de 17 heures de formations pratiques au travers de différents ateliers qui ont permis de former 300 audioprothésistes et étudiants. Les sessions plénières ont quant à elles réuni près de 30 intervenants. Pour la première fois, l’EPU proposait 11 heures de formations DPC suivies par plus de 90 professionnels (au sujet des obligations DPC, lire notre dossier De la formation continue à la recertification).
Le prochain rendez-vous est donné : il aura lieu les 24 et 25 novembre 2023 à… Lyon, sur le thème « Du son au sens : le rôle clé de l’audioprothésiste ».
L’accès à la prescription
Reste à savoir quand sortiront les premiers bénéficiaires de cette option et combien ils seront. En attendant, estime Stéphane Gallego, « ce sont les tricheurs qui profitent de cette situation », en contournant le parcours classique pour se procurer des prescriptions par des moyens illégaux.
Lire quelques-uns de nos articles dédiés à ce sujet : MG ou ORL, telle est la question, 100 % Santé : la question de l’accès à la prescription et « On ne peut pas brader la primo-prescription d’aides auditives »
Honneur aux femmes !
Le prix du Collège 2021 – qui n’avait pas pu être remis l’année passée du fait de la crise sanitaire – a été décerné à Aline Jalabert, de l’école de Lyon, pour son mémoire sur la mesure de l’hyperacousie chez les malentendants appareillés. Quant au prix de la meilleure présentation orale 2021, il a été remis à Clarisse Cocol, du Cnam, pour son travail intitulé : « Faut-il une prise en charge spécifique chez les malentendants diabétiques ? ».
C’est Margot Hardivillez, du Cnam également, qui a reçu le prix du Collège 2022 pour son mémoire sur les « Intérêts de la mesure des otoémissions acoustiques provoquées par clics et des produits de distorsion dans le cadre de l’appareillage audioprothétique ». Ana Doan, de l’école cadurcienne, s’est illustrée à l’oral pour 2022 lors de la présentation de son mémoire sur « L’impact d’une surdité et du port de masques faciaux (simulés) sur les performances au test cognitif MMSE ».
Enfin, Tabatha Deray, diplômée du Cnam, a reçu le prix du meilleur poster. Il portait sur une étude sur la qualité de vie des enfants appareillés, réalisée à partir du questionnaire Peach.
Publicités et « filière espagnole » inquiètent la Fnéa
Certaines « formations alternatives dispensées dans d’autres pays » sont un autre sujet d’inquiétude de la Fnéa. « Elles entraînent un mauvais suivi des patients en faisant sortir leurs diplômés avec un niveau loin d’être suffisant pour appliquer les bonnes pratiques », a-t-il argumenté. L’augmentation « exponentielle » des étudiants de ces filières crée également des tensions en termes d’accès aux stages dans les CHU. Une « aberration » aux yeux de Josselin Masset, pour qui « les étudiants suivant le cursus français devraient avoir la priorité ».
Interrogé par Matthieu Del Rio, le président de la Fnéa s’est d’ailleurs montré « favorable » à la mise en place d’un ordre pour « cadrer les dérives et gérer l’afflux de diplômés avec un niveau inférieur ».
D’autres travaux sont en cours comme la valorisation, encadrée et régulée, des stages pour « permettre aux étudiants de les réaliser là où ils le souhaitent », et la simplification des frais et des modalités d’inscription à la formation.
Ordre et désordres
Le président du SDA a également alerté sur le fait que la réussite de la réforme « a ravivé les appétits, les mauvaises pratiques, les fraudes ». « On voit réapparaître l’itinérance, des plateaux techniques douteux, l’exercice illégal, des filières pour obtenir des diplômes..., a-t-il détaillé. La réforme est-elle allée assez loin ? Est-ce qu’on a assez encadré ? Il reste beaucoup à faire dont le décret de compétences, l’encadrement des publicités qui ne mettent en avant que le produit et le prix, voire la mise en place d’un ordre... »
Pour débattre de cette question, le CNA avait invité, pour la deuxième année consécutive, des membres de l’Ordre des audioprothésistes du Québec. « L’idée d’un ordre mûrit en France ; les choses se mettent en place, a commenté Matthieu Del Rio. Les différentes actions de l’ordre québécois, c’est ce dont on a besoin aujourd’hui ». « Un ordre est une solution parmi d’autres », a ajouté Brice Jantzem.