« Il semble important de considérer la prolongation de la dérogation de la primo-prescription des aides auditives par les médecins généralistes ». C’est la demande que le SDA formule, avec quelques pincettes, dans un communiqué du 9 mars. Le syndicat a publié les résultats d’un sondage réalisé auprès de quelque 600 adhérents et sympathisants sur l’accès de leurs patients à la prescription par un ORL. Globalement, par rapport à 2018 où le même sondage avait été réalisé, tous les délais ont été allongés, que ce soit pour les petites villes ou les grandes agglomérations, ou que l’ORL se trouve à proximité ou pas.
Par exemple, seuls 8 % des patients interrogés indiquent parvenir à obtenir un rendez-vous chez l’ORL sous 4 semaines, contre près de 50 % en 2018. Pour 2022, plus de 10 % des sondés doivent attendre six mois ou plus pour obtenir un rendez-vous.
Les inspecteurs de l’Igas et l’IGESR avaient bien compris cette situation et avaient proposé que les MG, par dérogation, soient autorisés à primo-prescrire jusqu’à ce qu’un nombre suffisant d’entre eux aient été formés en otologie médicale, mais cette recommandation n’avait pas été suivie par le gouvernement. Pour le SDA, les délais révélés par ce sondage sont trop longs. Il faut que « les patients puissent retrouver des délais d’accès raisonnables ». Certes, l’appareillage ne constitue par une urgence médicale, mais les ORL ne voient pas que des patients malentendants et, surtout, une perte d’audition peut cacher une pathologie bien plus grave. Réduire les délais permettrait donc d’éviter « les pertes de chance pour les patients présentant d’autres pathologies ORL », conclut le SDA.