Dépistage néonatal de la surdité
Le gouvernement québécois a instauré le Programme québécois de dépistage de la surdité chez les nouveau-nés (PQDSN) depuis novembre 2013. Le 11 mai 2021, à l’Assemblée nationale, le gouvernement s’est engagé par motion adoptée à l’unanimité, à ce que ce dernier soit implanté partout au Québec dans l’année. En avril 2024, 93 % des nouveau- nés en bénéficiaient.
Dépistage de la presbyacousie
Il n’y a pas de programme national de dépistage de la presbyacousie au Québec. Sa mise en place est envisagée mais le dossier prioritaire de l’Ordre des audioprothésistes (OAQ) est d’inciter le gouvernement à améliorer le programme de couverture de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) car cette étape est préalable à une campagne de dépistage.
Parcours de soins et acteurs impliqués
Trois professionnels de la santé auditive sont impliqués dans le parcours de soins québécois. Les audioprothésistes dont les activités réservées consistent à vendre, poser, ajuster ou remplacer des prothèses auditives. Ensuite, les audiologistes et orthophonistes dont les activités réservées consistent notamment à, d’une part, évaluer les troubles de l'audition dans le but de déterminer le plan de traitement et d'intervention audiologiques et, d’autre part, ajuster une aide auditive dans le cadre d'une intervention audiologique. Enfin, les médecins ORL.
Selon le dernier rapport annuel, il y a 483 audiologistes, 532 audioprothésistes et environ 200 ORL. Les aides auditives doivent toujours être obtenues après l’émission d’un certificat d’un audiologiste, d’un orthophoniste ou d’un médecin attestant la nécessité d'un appareillage. Les audiologistes peuvent réaliser une évaluation et déterminer le plan de traitement et d'intervention qui peut inclure, ou non, l’utilisation de prothèses auditives.
L’audioprothésiste, pour sa part, peut réaliser une évaluation auditive à des fins audioprothétiques. Lorsque les prothèses sont recommandées, c’est l’audioprothésiste qui sélectionne les prothèses avec le patient, qui les ajuste et assure le suivi, le tout dans le respect de la Loi sur les audioprothésistes et des règlements de l’OAQ. Les membres sont également tenus de respecter les Normes de pratique de l’audioprothèse au Québec, les lignes directrices et politiques.
Prise en charge
Environ un tiers des prothèses sont prises en charge à 100 % par la RAMQ. Toutefois, pour les adultes sans emploi ou retraités, le programme n’offre qu’une seule prothèse à condition que la personne ait une MSP (moyenne des sons purs = (perte sur 500 Hz + perte sur 1000 Hz + perte sur 2000 Hz) / 3) de 35 dB et + à la meilleure oreille. Autrement dit, nous devons dire aux patients d’attendre d’avoir une perte suffisante dans les deux oreilles pour pouvoir n’en aider qu’une seule. Ils doivent défrayer entre 1 500 et 2 000 $ CAN (1 326 €) pour acquérir la seconde prothèse. Pour appareiller les patients qui sont couverts par ce programme, l’audioprothésiste est tenu d’utiliser les prothèses prévues à la liste de la RAMQ. Il n’est pas possible pour le patient de payer la différence pour des appareils plus performants. Un tiers des prothèses sont prises en charge par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) qui indemnise les travailleurs qui souffrent d’une surdité professionnelle. Dans le cas d’une surdité bilatérale, la CNESST fournit l’appareillage binaural. Un tiers des prothèses sont aux frais des patients et peuvent être couvertes en partie par des assurances privées.
Peuvent bénéficier de la prise en charge d’une deuxième prothèse auditive les enfants, les patients déficients visuels et les travailleurs.
Les éléments suivants ne font pas partie des critères d’éligibilité au programme de la RAMQ pour les adultes : seuil d’intelligibilité dans le silence ; dégradation de l’intelligibilité en présence de bruit ; perte auditive dans les fréquences aiguës ; neuropathies auditives ; troubles centraux. Étant donné l’avancement de la science en la matière, l’Ordre considère qu’il serait également intéressant d’évaluer les facteurs de risque de déclin cognitif pour donner un accès plus précoce à l’appareillage auditif. Quant aux implants cochléaires, ils sont pris en charge par l’État.
Offre de soins
Selon les dernières statistiques, chaque audioprothésiste réalise environ 140 appareillages par année. Selon ces données, l’OAQ considère que les audioprothésistes ont le temps de bien répondre à leurs obligations professionnelles et d’assurer un excellent suivi aux patients appareillés. Le taux d’adoption des prothèses auditives était selon nous de 25 % en 2022.
Nous n’avons pas de données officielles concernant l’accès aux audiologistes et aux ORL. Toutefois, l’OAQ considère que l’accès à une correction auditive de qualité qui répond aux besoins des individus devrait être améliorée et des actions sur l’ensemble du parcours-patient doivent être prises pour y arriver. Nous souhaitons atteindre un taux d’adoption de 50 %.
Téléaudiologie
L’Ordre s'intéresse à la question et à l'implication de la télépratique dans les services en audioprothèse, incluant ses bénéfices et limites potentielles et étudie la possibilité de la rédaction d'un Guide qui serait diffusé aux membres.