Le SDA relance la question d’un ordre des audioprothésistes

Le 100 % Santé a joué les catalyseurs d’un certain nombre de préoccupations au sein de la filière auditive, qu’il s’agisse de formation, de qualité du suivi ou encore de publicité. La question d’un ordre des audioprothésistes, jamais totalement écartée des discussions, ressurgit aujourd’hui. Le SDA choisit d’apporter quelques arguments au débat.

Par Ludivine Aubin-Karpinski

« Faut-il un Ordre des audioprothésistes ? ». Le titre du communiqué du SDA daté du 22 septembre pose tout haut une question de plus en plus récurrente au sein de la filière auditive.

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Cette interrogation (rhétorique ?) est lancinante depuis plusieurs années, mais elle est ravivée aujourd’hui par la mise en place du 100 % Santé et les changements que la réforme a suscités. Le SDA relance ainsi le débat sur l’opportunité de la création d'une instance ordinale en audioprothèse, qui serait « garant[e] des bonnes pratiques et de la déontologie de la profession ».

Déontologie opposable

Selon le syndicat, « l’importance de la compensation du déficit auditif dans notre système de santé ne fait plus débat et a conduit la récente mission Igas et IGÉSR à recommander de “prendre un décret en Conseil d’État fixant les règles professionnelles des audioprothésistes” ». Or, rappelle-t-il : « à ce jour aucune profession de santé ne dispose d’un code de déontologie opposable, si elle n’est pas dotée d’un Ordre professionnel ». Celui-ci serait donc un préalable à tout travail d’encadrement des pratiques.

Le sujet ressurgit aujourd’hui, dans un contexte de crispations autour de la « filière espagnole ». L'un des arguments du SDA en faveur de la mise en place d’un ordre professionnel est qu’il jouerait un rôle de rempart face aux « formations initiales, coûteuses et de qualité critiquable, dispensées par d’obscures officines ». Face à une situation qui « n’a fait qu’empirer » selon lui, le syndicat oppose différentes missions des ordres : celles de « s’assurer de la qualification, de la moralité et de la capacité de chaque professionnel à exercer sa profession », de « prévenir des situations d’exercice illégal » voire de « contrôle de l’insuffisance professionnelle ».

Sécurisation de la profession

Pour répondre aux inquiétudes concernant l’hétérogénéité de la formation des audioprothésistes, le SDA estime qu’un ordre constituerait un atout « en faveur de la qualité d’exercice et des compétences des professionnels de santé, y compris pour ceux ayant été formés hors de France ».

En pleine crise identitaire, la profession pourrait y voir une solution à ces enjeux. C’est ce qu'avance le Pr Lionel Collet depuis longtemps. Selon ce dernier, il est nécessaire « de donner un cadre réglementaire à la déontologie des audioprothésistes, qui aujourd’hui ne disposent ni d’ordre ni de règles professionnelles inscrites dans le Code la santé publique ». À ses yeux, l’absence de décret fixant les règles professionnelles des audioprothésistes serait à l’origine de « zones de flou entre ce [qu’ils pensent] pouvoir faire et ce qui relève de l’exercice illégal ». « Il est indispensable que vous en ayez un ; c’est un élément de sécurisation fondamentale de votre profession et de son avenir », expliquait-il encore aux dernières assises d'ORL.
Selon le conseiller d’État, il s’agit aujourd’hui d’une « exigence qui permettrait sans doute d’apporter réponses aux problèmes de l’encadrement des pratiques, de la communication et de l’entrée dans la démarche de certification périodique, garantie de la qualité des soins sur tout le territoire… »

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