Catherine Daoud. Pour (se faire) entendre

Animée par ses convictions, Catherine Daoud dédie sa vie à redonner espoir aux personnes malentendantes. Avec le Cisic, elle se démène pour valoriser les bénéfices de l’implant cochléaire auprès du grand public et du monde médical et faire entendre sa voix. Une action qui lui a valu d’être décorée de l’ordre national du mérite.

Par Mia Rozenbaum

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Du jour au lendemain, Catherine Daoud perd l’audition à l’âge de 25 ans. Un choc émotionnel plonge l’ingénieure dans une surdité quasi-totale. Très rapidement, elle comprend qu’il n’y a rien à faire. Elle sera condamnée au silence pour le reste de sa vie. Mais 8 ans plus tard, forte d’espoir et de persévérance, sa vie prend un tournant.

Le jeudi 14 octobre 1999, elle se fait poser un implant cochléaire. Et à sa grande surprise, quelques jours plus tard, après l’activation de la partie externe, entend. Elle nous raconte : « La surdité nous éloigne, malgré nous, des personnes qui nous entourent. À ce moment précis, je me reconnecte au monde, une joie immense m’enveloppe, mais non sans une certaine amertume sous-jacente. Si l'implantation cochléaire reproduit aussi bien l’audition, pourquoi personne ne m’en a jamais informée auparavant ? Pourquoi suis-je restée si longtemps dans la souffrance ? »

Primitif, imparfait, difficile, rudimentaire, mensonger, sont autant d’adjectifs utilisés pour lui décrire l'implant. Pourtant, il lui a rendu son audition et, avec, sa liberté. Depuis ce jour, Catherine Daoud ne cesse de témoigner, d’informer, de faire savoir auprès du grand public et des médecins, qu’une solution existe pour restaurer l’audition, et qu’elle fonctionne.

La création du Cisic

« Ironiquement, en tant qu'ingénieure, j'avais perçu la nécessité de bien comprendre et d’écouter les personnes pour qu’un projet soit en phase avec les besoins » indique Catherine Daoud. C’est donc tout naturellement qu’elle fonde, en 2002, le Cisic, une association dédiée à la diffusion de témoignages sur l’implant cochléaire. Reconnue par les professionnels, elle donne une voix aux patients.

L’association propose des rencontres partout en France pour échanger et partager dans la convivialité, afin que les personnes malentendantes prennent enfin connaissance de l’existence de cette technologie et puissent en profiter. Le Cisic collabore également avec les médecins et les fabricants du secteur pour qu’ils soient au plus proche des patients et puissent mieux répondre à leurs besoins. « Aujourd’hui, tous ces témoignages me portent, m’encouragent et m’obligent même à poursuivre notre démarche du ‘bien vivre ensemble’. Il y a encore énormément à faire », explique-t-elle. 

Soutenue par le dynamisme et l'investissement des 70 bénévoles et des 7 000 adhérents du Cisic, Catherine Daoud continue encore et toujours son initiative en menant des enquêtes, ou valorisant les progrès techniques. « Il y a encore un problème d’accès à l’implant bien qu’il ait changé la vie de tant d'entre nous, déplore-t-elle. Le message n’est toujours pas clair. Un tel dispositif devrait être diffusé, proposé, suggéré, encouragé par les médecins. À défaut, nous nous chargeons de le faire. »

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