Le jeudi 14 octobre 1999, elle se fait poser un implant cochléaire. Et à sa grande surprise, quelques jours plus tard, après l’activation de la partie externe, entend. Elle nous raconte : « La surdité nous éloigne, malgré nous, des personnes qui nous entourent. À ce moment précis, je me reconnecte au monde, une joie immense m’enveloppe, mais non sans une certaine amertume sous-jacente. Si l'implantation cochléaire reproduit aussi bien l’audition, pourquoi personne ne m’en a jamais informée auparavant ? Pourquoi suis-je restée si longtemps dans la souffrance ? »
Primitif, imparfait, difficile, rudimentaire, mensonger, sont autant d’adjectifs utilisés pour lui décrire l'implant. Pourtant, il lui a rendu son audition et, avec, sa liberté. Depuis ce jour, Catherine Daoud ne cesse de témoigner, d’informer, de faire savoir auprès du grand public et des médecins, qu’une solution existe pour restaurer l’audition, et qu’elle fonctionne.
La création du Cisic
« Ironiquement, en tant qu'ingénieure, j'avais perçu la nécessité de bien comprendre et d’écouter les personnes pour qu’un projet soit en phase avec les besoins » indique Catherine Daoud. C’est donc tout naturellement qu’elle fonde, en 2002, le Cisic, une association dédiée à la diffusion de témoignages sur l’implant cochléaire. Reconnue par les professionnels, elle donne une voix aux patients.
L’association propose des rencontres partout en France pour échanger et partager dans la convivialité, afin que les personnes malentendantes prennent enfin connaissance de l’existence de cette technologie et puissent en profiter. Le Cisic collabore également avec les médecins et les fabricants du secteur pour qu’ils soient au plus proche des patients et puissent mieux répondre à leurs besoins. « Aujourd’hui, tous ces témoignages me portent, m’encouragent et m’obligent même à poursuivre notre démarche du ‘bien vivre ensemble’. Il y a encore énormément à faire », explique-t-elle.
Soutenue par le dynamisme et l'investissement des 70 bénévoles et des 7 000 adhérents du Cisic, Catherine Daoud continue encore et toujours son initiative en menant des enquêtes, ou valorisant les progrès techniques. « Il y a encore un problème d’accès à l’implant bien qu’il ait changé la vie de tant d'entre nous, déplore-t-elle. Le message n’est toujours pas clair. Un tel dispositif devrait être diffusé, proposé, suggéré, encouragé par les médecins. À défaut, nous nous chargeons de le faire. »