Primo-prescription : le CNP d’ORL « figé » dans son refus d’une nouvelle dérogation pour les médecins généralistes

La publication d’un communiqué du SDA, qui alertait sur le difficile accès à la prescription et appelait à considérer la prolongation de la dérogation de la primo-prescription des aides auditives par les médecins généralistes, a suscité la réaction du CNP d’ORL. C'est une fin de non recevoir : sa position ne « variera pas ».

Par Ludivine Aubin-Karpinski

Dans une tribune du CNP d’ORL, diffusée dans la newsletter de la SFORL du 15 mars 2023, son président, le Pr Vincent Darrouzet répond au récent communiqué du SDA qui estimait que la fin de la dérogation permettant aux médecins généralistes de primo-prescrire des aides auditives n'ayant pas de formation en otologie médicale était un obstacle au bon déploiement et au succès du 100 % Santé, en même temps qu'un risque de perte de chance pour les patients présentant d'autres pathologies ORL. Le CNP d'ORL explique que « ce n’est pas [le] rôle [du syndicat des audioprothésistes] de souligner les difficultés de la profession dans les terres françaises les plus défavorisés sur le plan démographique ».

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Le Conseil qui chapeaute les différentes instances de la discipline campe sur ses positions et rappelle que les ORL restent « figés sur l’idée que la pertinence de la primo-prescription passe aujourd’hui comme autrefois par l’ordonnance d’un ORL, et ce tant que des médecins généralistes ne seront pas formés au travers du DPC d’Otologie Médicale, que nous déployons avec l’aide d’ORL-DPC. Plus jamais de dérogation aux généralistes non formés ! Le prescripteur doit être le testeur !! » Et d'ajouter : « Notre position n’a pas varié et ne variera pas. La pertinence est notre seul guide. »

Le Pr Darrouzet justifie notamment cette position par les dérives récentes et décline toute responsabilité dans les difficultés démographiques de la discipline et le déclin « attendu, annoncé et redouté de l’ORL médicale ». Pour le CNP d’ORL, ce rejet d'une nouvelle dérogation permettant aux médecins généralistes de primo-prescrire des aides auditives « n’est pas celle d’une profession arc-boutée sur ses privilèges, mais celle au contraire d’une profession qui veut que l’argent public et mutuel soit dépensé à bon escient ».

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