Sa mission n'est pas impossible, mais elle est ardue. À l’OMS, Shelly Chadha vise l'accès aux soins auditifs pour tous. Un objectif qui contraste avec l’inégalité d’accès aux soins qu’elle a pu mesurer durant deux décennies. C’est en effet au sein du système de santé public indien, en 2001, qu’elle débute sa carrière à l’université de New Delhi, en Inde. Naturellement, cette ORL de formation s’intéresse peu à peu à la santé auditive sous l’angle des politiques d’État et entreprend alors un doctorat en santé publique à la fin des années 2000.
De New Delhi à l’OMS
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Travailler dans un des plus grands hôpitaux du nord de l’Inde et tenir en même temps mon rôle de jeune mère aurait pu être une gageure, mais cela a été simple du fait de la compréhension et de la coopération de mes collègues.
Forte de cette expérience, elle est recrutée en 2011 par l’OMS afin d’impulser des actions concourant à rendre disponibles les soins auditifs partout dans le monde. Sous sa houlette, la santé auditive s’impose comme un enjeu de santé publique international. Shelly Chadha ne ménage pas sa peine. On ne compte plus les initiatives visant à améliorer la prise de conscience de l’importance de l’audition partout dans le monde. Elle les enchaîne, motivée par l’urgence de l’enjeu. « Nos grandes réalisations incluent l’adoption de la résolution de la prévention de la surdité et de la déficience auditive lors de la 70e assemblée mondiale de la santé en 2017, le lancement et la large diffusion du rapport mondial sur l’audition en 2021, la promotion de la Journée mondiale de l’audition, la montée en puissance de l’initiative “Écouter sans risque” ou encore la mise en place du forum mondial de l’audition », détaille Shelly Chadha. Rien de moins.
« Faire le meilleur usage de cette chance »
Et les résultats sont là ! Lors de la décennie écoulée, ses actions ont contribué à des avancées majeures dans de nombreux pays, notamment avec la définition de plans nationaux ciblant les communautés les plus démunies. Des progrès qui, aux yeux de Shelly Chadha, ne sont pas synonymes de mission accomplie. « Les prochaines étapes consisteront à s’engager plus fortement avec ces pays afin qu’ils puissent mettre en œuvre des stratégies et des politiques assises sur des évidences scientifiques », projette la responsable du Programme de prévention de la surdité et de la déficience auditive à l’OMS.
Cet engagement d’une vie a bénéficié d’un environnement professionnel privilégié. « Travailler comme professeur dans un des plus grands hôpitaux du nord de l’Inde et tenir en même temps mon rôle de jeune mère aurait pu être une gageure, mais cela a été simple du fait de la compréhension et de la coopération de mes collègues, toujours disposés à partager les responsabilités et échanger des gardes », se rappelle Shelly Chadha, maman de trois enfants dont un qu'elle a adopté.
Cette atmosphère propice, elle l’a retrouvée à son poste actuel où ses superviseurs l’ont aidée à comprendre les rouages administratifs de l’organisation et où ses idées sont écoutées et considérées. Un contexte qui l’oblige : « Travailler pour l’OMS m’a donné l’opportunité d’avoir un impact durable et je m’efforce de faire le meilleur usage de cette chance ». En toute modestie.
